jeudi 4 décembre 2025

Compartiment Fumeurs, S/T. LP (1986)

Sans aucun rapport avec Seconde Chambre, à des années lumières même, mais des contemporains puisque l'album est sorti en 1986, voici le groupe Nantais Compartiment Fumeurs (pas si éloigné d'Angers non plus donc). Autant les premiers ont essayé de secouer le cocotier, autant les seconds ont tenté de ramasser les fruits avec cette pop variété jazzy calibrée pour le top 50 de Marc Toesca. Mais à des degrés différents ni l'un ni l'autre n'auront franchi la barrière du succès. Et les Nantais n'auront sorti que cet album et un 45t (la même année).
Basé sur le bon titre funk/new wave de la compilation Best of (1984) de chez Ozagène Records, j'avais acheté le 33t de Compartiment Fumeurs lorsque je l'avais vu chez un disquaire mais il est rarement sorti de sa tanière depuis. 
Le disque a un petit goût  sirupeux, le sax dégouline bien et le son a assez mal vieilli mais je ne saurais être ni méchant ni sectaire ni mesquin avec cet album aujourd'hui en 2025 et à une cinquantaine de balais : les réécoutes se sont avérées plaisantes en fait, notamment la face b et son joli petit It's okay. Bon, l'ensemble aurait des airs de musique de bar de nuit à Pigalle mais cela tombe plutôt bien, traditionnellement en décembre Haar brut se lâche un soupçon et s'encanaille. 
Si j'osais (allez j'ose) j'écrirais que les Anglais ont eu Everything But The Girl, les Français Compartiment Fumeurs ! Osé oui, car n'est pas le duo Tracey Thorn/Ben Watt qui veut, on ne compare pas la Premier League et la Ligue 1. Ceci dit, aucun reproche à faire aux musiciens et à la chanteuse qui sont émérites et techniquement bons. Ce n'est juste pas une musique que je passerai en toute compagnie. Avec les beaux-parents au dîner elle devrait couler aisément par exemple (et rien à voir avec les bars de nuit, hein). 
Compartiment Fumeurs était composé de Caroline Plantard (chant), Eric Legroux (guitare), Daniel Garcia (guitare), Frédéric Tesson (basse), Laurent Avril (batterie).

Pas de pochette intérieure avec mon exemplaire, j'ignorais même qu'il y en avait une, je ne l'ai découvert qu'en cherchant sur Discogs donc il s'agit plus bas de la copie présente sur le monstrueux marché en ligne. Et ne pas confondre avec le groupe rock Compartiment Fumeur (au singulier) comme le fit David Euthanasie dans sa discographie qui n'est donc finalement pas totalement l'Evangile ou encore le site Rock Made in France.
En fouinant en ligne histoire de glâner des infos, je me suis aperçu que l'ami Danzik avait déjà proposé l'album en 2020 sur son excellent forum Curiosités Vinyles et il est plus enthousiaste que moi, ce qui est cool. D'ailleurs Danzik, si tu as un bon scan de la pochette intérieure, je suis preneur...

Le disque sorti chez le label nantais r.p.m. Productions.






mardi 2 décembre 2025

Seconde Chambre, Victoires prochaines 83-89. CDx2 (2008)

Compilation distribuée en double-cd des Angevins Seconde Chambre parue chez le superbe label Brouillard Définitif et épuisée. 
Double morceau de bravoure regroupant trois albums couplés avec six inédits dont une reprise de Joy Division (Digital), de Kevin Ayers (Decadence) et de T.Rex (Is it love ?). Trente morceaux à déguster sans retenue, un voyage épique inspiré par Joy Division, The Velvet Underground ou Bauhaus donc non sans difficultés à gravir parfois mais comme pour tout Graal, il se mérite. C'est un mélange de courants, la vague froide qui se brise contre les rochers entrainant un ressac de cavalcades rock exaltées filant au large avec force et violence. 
J'ai déjà passé le second album dans un de mes premiers articles en 2022, disque que j'avais acheté à l'époque un peu après sa sortie. 

Le nom, Seconde Chambre, viendrait de l'enseignement du philosophe compositeur Georges Gurdjieff en référence au développement de soi, la seconde de quatre "chambres" étant liée à l'émotion (la première au corps, la troisième à l'intellect et la quatrième à la conscience). Je ne me lancerai évidemment pas sur le sujet mais il semble clair que l'on avait pas à faire au commun des rockers. 
Les deux LP eurent comme formation Jean-Pierre Théolier (chant, guitare, textes), son frère Gilles Théolier (guitare, chant), Laurent Limousin (basse, piano), Patrice Cottenceau (batterie). Ensuite Gilles passe à la batterie, "Coyote Will" lui succède à la guitare. La troisième formation voit arriver Jaja à la basse et revenir Patrice "Big Pat" Cottenceau à la batterie. Les détails dans le petit livret de deux pages dont la présentation est signée Eric Sourice ! C'est son label Black & Noir qui sortit le dernier album An expensive party. 

Bon voyage époustouflant jusqu'à la victoire.


(le mystère de la) Seconde Chambre (jaune)




cd 1 et 2

fanzine Le Manifeste du Chromosome Rebelle n°1 - juin 1987


dimanche 30 novembre 2025

Watoo Watoo, La fuite. CD (2007)

Je termine la publication de ma collection Watto Watoo tout en douceur par l'album  La fuite de juin 2007 paru chez Letterbox Records. 
Pour fan de Felt, Stereolab, Young Marble Giants, Saint Etienne, Luna... dit la page bandcamp
Certes, mais les amateurs de pop bossa, funk et même jazzy y trouveront aussi leur compte. Du velours cet album. Compositions délicates, de beaux petits arrangements, une façon parfaite et subtile de conclure ce dernier dimanche de novembre, St Andrew's Day par ailleurs, la journée du saint patron des Ecossais. En outre, deux morceaux gratuits dont Décembre, histoire de commencer l'ultime mois de l'année avec un sourire. M'enfin quatre euros ce cd, c'est donné. 
Chinatown est une reprise d'un morceau de Luna (1995) dont j'ai mis l'EP en photo plus bas. 
Watoo Watoo c'est fini on le sait mais Michaël Korchia reste toujours aussi actif et une suite de Feutre et de Photon est à venir prochainement je pense ! 

L'artwork est toujours aussi beau chez Watoo Watoo






samedi 29 novembre 2025

Tommy Hools, All soul's night. CD (2003)

L'album oublié de Tommy Hools en ce qui me concerne. Big fan de leurs disques précédents et de leur univers électro soul dub j'ai complètement zappé cet album sorti en 2003. Et pour cause, en 2003 je prenais mes cliques mes claques mes disques mon chichon et avec mon cousin Régis (encore lui) en second chauffeur, la route sans GPS mais avec une carte Michelin pour rejoindre malta partie en éclaireuse à Edimbourg, depuis mon 12ème arrondissement de Paris, mon quartier natal de la rue de Wattignies. 
J'ai donc découvert bien après ce All soul's night. Il m'avait particulièrement déçu. 
- Putain ils font du disco maintenant ou bien ?
Et puis le temps a fait son office et l'album m'a amadoué au fil des écoutes, notamment grâce au très bon dub No time too kill qui me rappelle toujours pourquoi j'adore les Hools. 
Le disque diffuse de très cools vibrations ce qui est sans prix. On ne peut pas dire que ce soit mainstream vu le succès du disque donc j'en profite pour le remettre en valeur, j'espère que les huiles qui figurent à tous les étages de cet album n'en prendront pas ombrage. De la (grosse) maison d'édition aux invités de prestige (relatif) en charge du micro : Richard Archer, fan de Brentford et frontman d'Hard-Fi, groupe mineur de pop anglaise certes mais que j'aimais bien, Chris Stills (fils de Stephen Stills et Véronique Sanson), Hawksley Workman, Maxime Lefèvre, Malou, vous n'aurez qu'à lire les crédits pour savoir qui chante quoi. J'expose l'inventaire de mes skeuds francophones, je ne suis pas l'encyclopédie.
Voilà, on va se finir le mois de novembre tranquilou en électro. Il n'y a pas que de la musique de sauvage ici tout le monde le sait je pense. 
Tommy Hools en 2003 est passé de trio à duo : Nicolas Druel, Laurent Bidoli moins Vincent Tarrière. Ils signent aussi leur dernier album à ce jour.
Je recommande cette chronique très savoureuse. Je ne partage pas forcément son opinion mais excellente revue qui fait mon boulot et mon bonheur. Fumiste, c'est un métier. 

loin des pochettes classieuses précédentes...




j'aimais bien Hard-Fi. "In operation" comprend des versions dub à la Dead 60's. Vraiment très bon.


jeudi 27 novembre 2025

Warrior Kids, "Don't tell me lie" 45t (1993)

Je poursuis l'inventaire des groupes historiques du punk oi! français avec le second 45t des Marseillais Warrior Kids. 
Rappel des faits : Warrior Kids sont René "Nounours" (batterie), Marc (basse, chant) et Thierry (guitare, chant). Ils sortent leur fameux et génial premier 45t éponyme en 1983, placent un titre merveilleux dans la compilation controversée 77 KK puis un album qui chez moi passe à la postérité, Les enfants de l'espoir un de mes disques du genre que j'ai le plus écoutés. Lorsque l'album sort, Nounours et Marc sont à l'armée et à leur retour Thierry leur annonce qu'il jette l'éponge. 
Don't tell me lie finira par voir le jour en 1993 avec David à la guitare. Le disque sort chez le label neusk parigot S.P.E. Records et Reality Records (label fictif du groupe je présume). Le ton s'est durci et on ne peut pas dire qu'il m'ait plu des masses. Il passe mieux aujourd'hui finalement mais je l'écoute rarement. Ce n'est qu'en fouillant tout à l'heure dans les 45 tours à la recherche d'un autre disque que je me suis rappelé que j'avais ce skeud, la honte.

Don't tell me lie et Jeux ! reflètent bien le virage punk rock qu'ils prendront plus tard après un hiatus de neuf ans suite à ce simple (je ne compte pas la discographie cd de 2001 que j'avais trouvée chez Born Bad mais ce sera peut-être celle qui fera office de déclic du retour de Warrior Kids sur la scène). 




   

mercredi 26 novembre 2025

La Souris Déglinguée, Aujourd'hui et demain... LP (1983)

Aujourd'hui et demain... paru en 1983 est le troisième album de La Souris Déglinguée. Il s'annonçait sous le signe de la nouveauté : tout d'abord parce que le groupe a signé avec le label Celluloid trouvé par leur manager Hervé "Parker" Philippe. Il s'agit de leur troisième label en trois albums. Ensuite parce que LSD est parvenu à signer un accord de coproduction avec le débutant Studio Garage et va pouvoir passer deux mois à enregistrer l'album en 24 pistes. Et enfin pour la première fois la pochette est en couleur. 
Quinze titres sont mis en boîte au cours de cet été 83 dans une ambiance souvent folklorique. Il suffit de lire la liste de personnages crédités et remerciés au verso de la pochette pour comprendre. En exemple les choeurs du Dernier pogo à Paris, pas vraiment compliqués mais tellement imbibés d'alcool demandent plus de cent prises ! Notons aussi que le groupe, à la recherche d'un saxophoniste pour quelques morceaux, recrute Michel Gefflot qui par la suite deviendra Muzo et membre permanent de LSD.

L'album est une déferlante d'hymnes, un étalage complet de la palette musicale de La Souris : rock'n'roll punk oi! ska reggae chanson. Le tout dans un brouhaha notoire mais qui ne m'a jamais gêné lorsque j'écoutais les morceaux de l'album piqués à la radio en vrac sur plusieurs cassettes lorsque j'avais quinze ans. Tai-Luc jura, mais un peu tard, qu'on ne le reprendrait plus à bosser avec des producteurs alcooliques et toxicomanes ! D'autres disques punk produits au Garage cette année-là subiront le même sort (comme le deuxième album de Wunderbach qu'il faudra que je publie aussi d'ailleurs) : mix pourri, assourdissement du son, zéro homogénéité. Ce troisième album sera remixé, réinterprété en 1993 par LSD (il s'agit du cd Remix 2536) au grand dam des puristes. J'ai mis du temps à l'acheter ce compact disc d'ailleurs. Je le passerai aussi un de ces quatre. Aujourd'hui et demain je n'ai même pas eu besoin de l'acheter : mon cousin Régis qui ne l'écoutait jamais m'a donné son album lors d'un weekend où la chance était vraiment de mon côté. J'étais trop jouasse.

Le disque sera bien accueilli de toutes parts malgré le mixage : radios nationales (toute mesure gardée), radios libres, fanzines et public feront que le disque s'écoulera à 20 000 exemplaires (dont 4 000 en quinze jours, une performance !) 
La plupart des morceaux sont d'anciennes compositions ou en tout cas déjà bien rôdées dans les concerts. La chanson titre est même une adaptation de Garçon moderne la face B du tout premier 45t de La Souris (qui pour la petite histoire a été acheté 850 euros aujourd'hui sur Discogs... Il est vraiment temps de le rééditer, non ? )
Sur cet album Tai-Luc passe le micro en maintes occasions : Eliane une copine de Nancy (la ville) chante Lili Marleen, c'est Jean-Claude le batteur qui entonne Maximum swing, Jean-Pierre le guitariste assure Détachement FR 79 (il avait pris l'habitude de la chanter en l'absence de Luc lorque ce dernier faisait son service militaire) et Marie Alcaraz qui vient de quitter le groupe Ici Paris prête sa voix à Marie-France
Album classique et mythique en ce qui me concerne. Il ravive toujours bien des souvenirs. Et même si "faudra qu'elle ne meure jamais, ya pas d'raison qu'ça cesse", ma jeunesse est bien partie, j'en ai pris mon parti. Même si...

Fin du 900ème épisode d'Haar brut. Ouaip, 900 dans l'bordel !

LSD sur les hauteurs de Ménilmuche, dominant l'ancien squat des Vilins (absorbé ensuite comme la rue Vilin par le Parc de Belleville)

il y aura un repress en 87 avec la carte du monde peu visible et le numéro de téléphone de Parker masqué


mix et remix