V/A, Hexagonal Rock 86 (1986)

Les fameux tremplins rock, une espèce de tournoi musical conclu par des votes désignant un vainqueur,  avec une récompense à la clé. Ici à l'HexaRock il s'agit pour les six finalistes des régions concernées de partager ce disque, avec un titre studio et un morceau live. 

Je ne l'avais acheté que pour Offensive dans l'espoir d'un super morceau rock inédit et quelle surprise: on dirait du Big Country, un pompage en règle ! Non que le morceau soit mauvais (j'aime beaucoup les Ecossais de Big Country évidemment, j'ai pas mal de disques d'eux) mais c'est limite du plagiat. Bon, ça tombe bien c'est St Andrew's day aujourd'hui, alors célébrons le Saint Patron de l'Ecosse. Slàinte Mhath*! Mais le même morceau sur les deux faces, c'est un peu abusé surtout lorsque je lisais sur un fanzine qu'ils en avaient beaucoup en stock.

Le reste est moyen, du rock FM 80 milieu de tableau de 3ème division qui n'a quasiment donné aucune suite. Ce post ne restera à la postérité que pour la rareté de cette compilation. Mais si des titres trouvent grâce à vos oreilles, c'est tant mieux. 

* prononcez "Slanjeva" (Santé!)

l'intérêt de cette pochette est très relatif, à moins d'être sur la tof

The Unvalued, Vérité cachée EP (1985)

Le titre de cet EP en 33t pose des questions. Quelle est donc cette vérité concernant The Unvalued ? D'abord d'où viennent-ils exactement ? De Bretagne c'est certain, mais si l'on fait une petite recherche, un coup ils sont de Rennes (rue nantaise dans l'insert, ça ne s'invente pas), un jour ils viennent de St Brieuc, puis une autre fois de Quintin (un bled près de St Brieuc), et enfin il y a Guingamp qui entre dans l'équation. Après tout, le père du chanteur fut maire de la ville pendant 16 ans (jusqu'en 1977) ! Le disque parait en 1985 mais l'insert mentionne une démo datant de 82 ainsi qu'un livre "Vérité cachée".  Les textes, difficilement compréhensibles à l'oreille s'avèrent tout aussi indéchiffrables à leur lecture. Encore faudrait-il avoir l'âme d'un poète ce qui est loin d'être mon cas. 

Vous l'avez compris je n'ai rien à dire sur The Unvalued donc trêves de divagations sur ce groupe qui date de quarante ans, il y a prescription depuis belle lurette. La musique par contre conserve sa superbe: un punk rock rapide servi par cinq excellents morceaux dont il faut saluer les textes empreints de surréalisme, l'oeuvre de Jean Ollivro. Du très bon. 

à s'arracher les cheveux en effet

Tuscaloosa, on a wire 2x 7" (1997)

Double 45t carrément. Les débuts de Tuscaloosa, groupe de l'Est de la France entre Longwy et Nancy se font chez Lithium, dans le Single Club du label, en 1997 suite à la rencontre fortuite entre Franck Dupont et Vincent Chauvier. Quatre magnifiques morceaux qui hésitent entre partir en vrille et rester sages, sous électricité. Le groupe a pour géniteur Garbage Collector (disque repressé cette année que je me suis empressé d'acheter, je vous conseille d'en faire autant !), qui est un monument de rage noisy génial et on sent cette fureur contenue, dans le premier volet de cet EP. Le deuxième a ma préférence toutefois, deux titres superbes, un peu mélancoliques. Tuscaloosa refera surface en... 2015 avec un très bel album Comme une guerre froide dispo sur leur page bandcamp. 

Franck, l'instigateur de Garbage Collector et de Tuscaloosa s'est fendu d'une belle lettre en réponse à Renaud Sachet pour le numéro 11 de Langue pendue consacré aux Années Lithium, et il raconte tout. Je vous invite à choper ce numéro coûte que coûte.

superbe pochette: la Tour des Coopérateurs à Nancy

La lettre

Langue pendue n°11

Gilles Tandy, La colère monte (1986)

Après des thérapies de groupe via les Olivensteins, Les Gloires Locales et Les Rythmeurs, Gilles Tandy en hibernation depuis 1983 livre son album solo La colère monte en 86. Enfin, solo il faut le dire vite car à force de voir son frère Eric et les Dogs pratiquement tous les jours, il sort rapidement de la torpeur dans laquelle il se larvait paresseusement. Et autant être dans un groupe à gérer les égos des uns et les goûts des autres ne lui convenait plus du tout, autant avec les Dogs ses amis de toujours, le travail se simplifiait tout seul et chacun restant à sa place, la conception de l'album fut limpide. 

Eric Tandy le frangin lui écrit les textes sur mesure*, les trois Dogs, Dominique Laboubée au mixage, Tony Truand à la guitare, Hubert Urvoy de Portzampac le bassiste, tous deux sous pseudonymes (pour éviter les problèmes de contrat avec Epic), et deux Métal Urbain (!) qui se sont greffés à la bande: Charles Hurbier aux machines et Eric Débris à l'enregistrement du disque. Quid de Gilles Tandy* ? Le chant, son rythme de chant typique (le flow !) qui ne varie pas d'un iota par rapport à ses trois premiers groupes et dont je n'ai jamais été très friand pour écrire franchement. Peut-être le petit bémol de cet album réussi musicalement. Un comble certes, mais on ne se refait pas. Cela ne vous empêchera pas d'écouter, d'apprécier et de télécharger ce bon album.  

Ce sera le dernier disque enregistré par Hubert avec les Dogs avant qu'il ne quitte le groupe. A noter aussi une bonne reprise de Dutronc. 

*Disponibilité à toute heure au crédit de Gilles, quand même.

superbe pochette signée Hervé Di Rosa

V/A, Amour foot (1998)

On ne va pas se mentir, cette Coupe du Monde je vais la regarder. Sans tenir un discours hypocrite sur l'hypocrisie européenne comme celui hier de l'hypocrite et pourri patron de la FIFA qui est l'hypocrisie incarnée, je ne vois vraiment pas ce que cela changerait si je fermais les yeux et n'allumais pas le poste au moment des matches. Mais bon, le tournoi mondial en novembre et dans ce pays, c'est du grand n'importe quoi même si on va s'acclimater, et ce ne sera pas à coups d'air conditionné. Il n'en reste pas moins que je ne suis pas du tout excité et c'est frustrant. Il ne manquerait plus qu'on la gagne cette putain de coupe... 

Pour patienter avant la troisième étoile, une petite compil en guise d'apéritif produite par le quotidien Libération en 98 avec en point d'orgue un fantastique morceau inédit de Christophe Miossec, Stade Brestoa !

Mais comme pour Pop'n'Foot, c'est encore l'ami Le Footichiste qui en parle le mieux sur son site. 

A se procurer ! Le livre de Richard Coudrais et Bruno Colombari sur la plus belle des coupes du monde: celle de mon adolescence. La première que j'ai pu vivre entièrement.

V/A, Raw Cuts Volume one (1985)

Les Anglais qui sortent un disque de groupes français. La Guerre de cent ans enfin terminée.

Criminal Records produit cette compil avec les solides Coronados, les (pas encore) légendaires Thugs -baptisés The Thugs-, les jeunes Scurs et les bons Flamingos. Une sauvagerie binaire de rock garage avec le son qui va avec. 

Pas de nouveauté chez les Coronados (quelques disques à venir sur le blog, dont le dernier de 2021, Dinintel et Tonuvital, donc stay tune!) mais un inédit furieux des Thugs - You say why ? - Deux titres inédits des Scurs et pareil pour les Flamingos. Une compil française sérieuse pleine de suie, made in Albion. Et une pochette orange qui sied au teint du blog. "On s'en fout d'être mauvais, tant qu'on est élégants", me disait toujours mon pote J-C quand on rentrait sur le terrain. Ca m'est toujours resté. 

V/A, Kompil Ska Paris '88' (1988)

Pour égayer ces deux dernières journées de pluie non-stop chez moi, un peu de ska ne fera pas de mal. La compilation est sortie chez Squale Records et regroupe 6 formations de Paris et sa banlieue. Mes morceaux préférés sont ceux des Frelons dont l'album a été posté sur le blog et surtout les titres de PCP, groupe de Sarcelles, qui nous offre un super ska enjoué en face A et un parfait dub ska langoureux en face B. 

SS 20, Le meilleur des mondes (1990)

SS 20... Le groupe avoue dans le fanzine -Sub-Rock que s'ils avaient été un groupe de l'est, ils se seraient appelés Pershing. Une histoire de missiles donc, ce qui est malheureusement toujours d'actualité en ce moment... 

Zip (au chant) et Pilule (guitare) forment SS 20 en Octobre 1981 à Toulouse. Il s'agit de l'ossature d'une formation qui va être assez chaotique au fil des ans. Nicolas à la basse et Jean-Luc à la batterie vont d'abord les accompagner avant que le batteur ne se retire juste après les 3 premiers enregistrements studio du groupe. Puis c'est au tour du bassiste de plier les gaules ! Leur succèdent Forin à la basse et Sebas, une fille, derrière les fûts.

Ils participent à la compil 1984 The third (à poster un jour, pourquoi pas) et sortent leur premier 45t Vincent goes to Tchernobyl en 1986. Mais Zip le chanteur à son tour largue les amarres ! Coup de semonce. Pilule prend le chant et le groupe sort leur second 45t Freddy. Mais Sebas finalement se tire elle aussi, elle est remplacée par Boum Boum Laurent. Vous suivez toujours ? 

SS 20 participe à la compil A bas toutes les armées en 1988 (à publier certainement). Et deux ans plus tard, l'album ici présent arrive enfin. 14 morceaux enregistrés live en deux jours et en 24 pistes, toujours avec Onkra Records comme pour les 45. Du punk mélodique avec influences hardcore qu'ils ont joué dans plus de 40 concerts !

Un split avec le groupe allemand Momido, que j'ai aussi, sortira en 91 et c'en sera fini de la trajectoire d' SS 20 dans l'espace aérien alternatif français. Pas de déflagrations, les SS 20 n'ont pas menacé la Terre d'Apocalypse nucléaire comme dans une certaine chanson bretonne, mais les vestiges laissés gagnent à être écoutés encore et toujours dans le meilleur des mondes.

bordel toujours d'actualité...

V/A, Les Bruits défendus 7" (1984)

Mini compilation de 4 titres produite par l'équipe de l'émission "Les Bruits défendus", un programme qui passait les jeudi de 20h à 22h sur Radio Angora, une radio FM bordelaise. 

Le disque, un format single tournant en 33t qui regroupe trois formations de Bordeaux (Les Exemples, Stilettos, Scurs) et un combo de Nantes (Flamingos), sera enregistré à l'inévitable studio local Le Chalet et sortira sur le label Myxomatose en 1984.

Scurs et Flamingos ont déjà sévi sur le blog dans la compil Best Of, publiée en juillet, et je proposerai l'album des Stilettos plus tard. A noter qu'au moment de cette compilation les Stilettos n'existent quasiment plus même si rien n'est officiel.  

Makhno du blog Francerock70 présente aujourd'hui les Flamingos : je vous invite donc prestement à cliquer sur le lien afin de pour pouvoir jouir de leur histoire, de leur discographie complète, et même plus !

A propos de la galette du jour, elle propose une face en français (Les Exemples, Stilettos) et l'autre en anglais (Flamingos, Scurs). 

Si Juste une dernière chance des Exemples est à mon avis le meilleur titre des quatre compositions, (leur album Paris Londres ou Berlin sortira un an plus tard grâce aux mêmes labels), on peut affirmer sans hésiter que ces bruits défendus devraient être obligatoires.

Chronique figurant dans le livre "Bordeaux Rock(s)", de Denis Fouquet. (courtesy of Makhno)