Ganja, Perdu dans Babylone/La Jamaïque t'attend 7" (1983)

Un peu nostalgique de ces weekends de Pâques que l'on passait souvent dans notre petit village d'Arrelles dans l'Aube. A la sortie de la messe* ils vendaient des oeufs en chocolat, le meilleur chocolat de notre vie à ce moment-là. Ensuite c'était la chasse dans le jardin des grands-parents pour trouver ce qui était caché : des cloches, des lapins, des poules, des oeufs, c'était top.  

Bref... passez de Joyeuses Pâques en écoutant ce petit bijou de 45t roots de 1983 qui est une sacrée gâterie : chocolat, ganja, ça rime hehe. 

Le groupe Ganja est fondé en région parisienne autour d'Hamallah Sangaré qui signe les morceaux et Jean-Louis Fouchard le bassiste. Sur la chaine ioutub de ce dernier on peut écouter des enregistrements en concert et c'est bien la seule source d'information que j'ai pu trouver. J'y apprends qu'Hamallah n'est plus de ce monde depuis quelques années malheureusement, et aussi que le groupe qui avait l'air de pas mal tourner a laissé des souvenirs chez certains. 

Les deux morceaux sont grandioses, classique roots reggae avec du dub sur le sublimissime La Jamaïque t'attend. Quelle perle ce titre. Une pure beauté avec un final merveilleux.

Ils ont sorti un deuxième 45t Bouge/Le monde est fou, un peu plus pop, mais pas d'album. Dommage.

Ce single ici présent est peut-être tout simplement la meilleure petite galette de reggae français. Une des premières dignes de ce nom en tout cas. 

Jah, Rastafari, Happy Eastah !

  

* aah la messe, le seul truc qui nous faisait chier à Arrelles : fallait se lever le dimanche matin, fallait faire plaisir... :-))

Spurts, Caen '82 EP 7" (2010)

En 1980 à Hérouville-Saint-Clair, ville nouvelle dans la banlieue de Caen, Jean-Christophe écoute de la musique punk et se met à jouer de la guitare. À la sortie du collège, il branche Hervé "Mongolito" qui a un look rebelle et dont il a entendu dire qu'il débute à la basse alors qu'en fait il n'en a jamais touché une. Il recrute aussi Stéphane "Stiff" le petit agité du coin, parfait pour prendre le chant. Du haut de leurs 14-15 ans, ils forment Spurts, nom donné en référence au titre Love comes in spurts de Richard Hell and the Voidoids.
Au début le groupe est très instable, plusieurs batteurs se succèdent (dont Saturnin qui jouera ensuite de la basse dans le groupe oi! normand Elite), un second guitariste est aussi essayé. Finalement, Stiff et Mongolito sont trop destroy pour Jean-Christophe qui veut faire quelque chose de plus sérieux, de plus engagé politiquement à gauche. Il quitte le groupe en 1982 pour former un nouveau groupe punk, Fuckland (qu'on trouvera comme les Spurts sur la compile 13 Rock à Caen)
La formation finira par se fixer (au figuré) avec Philippe "Vodka" à la guitare et François "Kebra" à la batterie. Mongolito écrit les textes où la provocation rivalise avec l'humour. "Le look et l'attitude sont no futur, les concerts un peu trop destroy pour mériter ce nom. La glue et les autres substances testées n'arrangent rien. Malgré tout les Spurts sont présents devant leur public, dans les quelques endroits classiques de la région de Caen à l'époque : le lycée puis la MJC d'Hérouville-Saint-Clair le sépulcre à Caen. Stiff assure son rôle de meneur et devient la mascotte d'un public de punks, skins et rockeurs."
En novembre 82, ils auto-produisent un 45t avec les morceaux  Petit papa fasciste et Je suis fier de mon grand-père. Le jour de l'enregistrement au Melody Studio de Caen, Kebra est absent et il est remplacé au pied-levé par un pote de la première heure, Cocoloss, qui est batteur du groupe Mod les Neekties. 

Ils enregistrent trois autres morceaux, en plus des deux du single : Quatre conseils pour un suicide réussi, Bébé nazi, Je suis amoureux d'une pute. Les titres passent beaucoup sur la radio rock locale UHT et les fichiers que j'avais trouvés vers 2007 devaient venir d'un enregistrement K7 d'une émission de cette radio.

Heureusement Mémoire Neuve et Les Troubadours du Chaos ont eu l'idée géniale de les immortaliser en 2010 avec cette co-production pressée à 400 exemplaires. Pour cet article, je ne fais d'ailleurs que reprendre l'insert, qui fournit l'anecdote suivante : les trois inédits auraient pu figurer sur les compilations Chaos en France. La mère de Mongolito, de passage à Orléans, devait en profiter pour remettre la bande à l'équipe de Chaos Productions qui ne sera pas au rendez-vous. Ils laisseront un message demandant que la bande soit déposée à la boucherie du coin, mais elle préfère rentrer à Caen avec la bande.

Peu à peu Stiff se lasse de jouer la mascotte pour les uns et d'être pris à partie par les autres. En 1984 les Spurts se retrouvent donc sans chanteur sur la compilation U.H.T. 13 Rock à Caen et avec un guitariste en plus, nommé Taillepied. Voilà qui explique cet instrumental Rapsodie aux Spurts. 

Enfin, comme souvent cette époque, le service militaire finira de décimer le groupe.

Selon les archives de feu le site Droogies qui était une référence au début d'internet, "lors d'un collage d'affiche - pour le FN - Philippe, le skin du groupe sera abattu dans le sud par des opposants. Le bassiste restera bloqué sur un nuage rose après des vacances en Asie, le batteur partira pour les USA, et le chanteur raccrochera." Infos qui valent ce qu'elles valent mais Dom le gars de Droogies en connaissait un rayon. Il y a deux ans, le label Cameleon Records/VinylVidiVici Records réunira 5 des morceaux des Spurts sur un EP (2022), donc pour ceux qui ont raté ce 45t il y a une séance de rattrapage. L'EP, rapidement épuisé, a même été repressé sur vinyle rouge la même année.

l'insert

4 morceaux que j'adore. Irrésistibles !

V/A, 13. CD + LP (1989-1990)

Première compilation du label Lively Art datée de 1989 (pour le vinyle) et 1990 pour le CD (ainsi que la K7), mettant en vedette des sommités de la scène internationale underground du genre (c'est à dire new wave, cold wave, touching pop). Tous les groupes interprètent un morceau spécialement enregistré pour ce disque. Principalement sortie en CD et K7 13t, j'avais trouvé le vinyle en premier qui contient... 10 morceaux mais cela ne m'avait pas fait tiqué plus ça malgré le titre du disque... J'ai tout compris bien après en trouvant un jour le cd bradé et ses trois titres en plus... dont l'un appartient à And Also The Trees, un de ces groupes que je considère culte. Rien que le nom, Et Aussi Les Arbres !

Le label Lively Art est le fruit de l'idée de Louis Thévenon (co-fondateur de New Rose) qui cherchait un refuge pour les créations dont le son sortait du périmètre habituel de New Rose. 

Il fut fondé en 1986 et déclaré ouvert à tous les groupes ou artistes solo dont les productions musicales ne pouvait être décrites comme étant "100% rock'n'roll". 

Au départ, les critiques musicaux ont noté une sensibilité américaine, mais le label lui-même se sent plus à l'écoute du Royaume-Uni.

En effet les Anglais And Also The Trees furent le premier groupe à sortir un disque sur le label, offrant un indice immédiat sur le style de Lively Art : il ferait ses débuts avec des groupes aux idées fraîches et originales, qui sont également réceptifs à toutes sortes de formes d'art (en particulier la vidéo, la photographie et la peinture).*

L'idée fut loin d'être la tasse de thé de tout le monde, notamment Tellier des Inrockuptibles qui n'épargna pas le disque avec une critique bien crasse**. Il aurait dû boire plus de la bière, lui plutôt. 

Certains excellents blogs vénèrent cette compile. Je n'irai pas jusque là, je rassure. A la base, j'ai chopé ce disque uniquement pour le morceau de Teepee que j'avais entendu chez Lenoir un soir. J'en avais enregistré une partie seulement.

Le stalag 13 enferme donc les Américains de Sky Cries Mary, Data-Bank-A , Circle Confusion et Museum Devotion. Numb sont Canadiens, Club de Rome Italiens, And Also Trees sont des Anglais, of course !

Les Français, on les connait: Little Nemo, Mary Goes Round, Asylum Party, Anechoic Chamber (Strasbourg) et Collection D'Arnell Andrea. 

Teepee étant un supergroupe rassemblant des membres de Little Nemo, Asylum Party, Mary Goes Round, puis Babel 17. 

le vinyle 10t (1989)

pochette ouvrante (mêmes photos +3 groupes dans le livret cd)

inner sleeve

insert dont est issu l'article

version cd de 1990

les extras

** Les Inrocks n°22 Avril -Mai 1990...

Meyverlin, Daily events. CD (2021) + Casanova/Wasted years 7" (2023)

Finissons la semaine en compagnie de Gilles RaMEY, Philippe LaVERgne, Thierry HaLINiak, alias MEYVERLIN. 

Il s'agit du projet de Thierry Haliniak (My Raining Stars) et de Philippe Lavergne (Freluquets, Qu4tre, Herzfeld*, Bassmati, Aujourd'hui Madame, Country Club, Walter & Lavergne), avec des textes de Gilles Ramey (rue de Montmorency, Auteuil Rouge). 

Gilles à Paris, Philippe à Lexington aux US et Thierry à Auxerre. Les trois ne s'étaient jamais rencontrés lorsqu'ils ont monté le groupe ensemble et créé cet album. 

La genèse du groupe et de ce disque est décrite dans l'excellent entretien de Marianne Vergé et David Jégou dans Addict Culture. Un fan de New Order, un de The Jam et un d'Oasis, réunis sous un seul étendard : le plaisir. Gilles et Thierry avaient déjà collaboré ensemble en 2020 avec l'EP Obvious reasons de My Raining Stars. Et si vous avez un peu suivi la publication d'hier, eu la curiosité de vous balader sur les liens proposés, vous avez constaté qu'ils ont remis ça avec The Life we planned. 

Daily events est sorti sur le superbe label brestois d'Emmanuel Foricher, Too Good To Be True au catalogue pop très brillant qui grandit rapidement, et Meyverlin récidivera en juin l'année dernière avec leur participation au Single Club du label avec le 45t Casanova/Wasted years dans une amorce plus électro pour le titre phare avant de revenir aux fondamentaux sur la face B qui me remet vite fait dans ma zone de comfort, Yes ! Une surprise ce single, mais une belle réussite. 

L'album lui nous emmène au pays des guitares cristallines et des mélodies taillées sur mesure qui collent parfaitement aux textes parfois sombres. Principalement Lavergne à la basse, pour changer, mais il pose sa voix parfois aussi, et Haliniak aux guitares et au chant. L'absence de batterie ne se fait pas tellement sentir finalement. Une balade pop des plus agréables avec des pics de jouissance extrême comme le sublime single Archangel et ses petits arrangements merveilleux, Shades qui ne doit surtout jamais rester dans l'ombre, Policy, Homesickness qui me parle aussi forcément, ou dès le premier morceau Nice guy car ces gars m'ont l'air d'être des types tout à fait corrects.

Un deuxième album de Meyverlin est dans les tuyaux et cela commence à frétiller sur leur page FB, donc on reste aux aguets d'autant qu'on nous promet un clip et du changement ! 

Bref, il était grand temps que je présente un peu ce disque que j'ai acheté à sa sortie et qui m'enchante encore aujourd'hui (madame). 

*j'ai un 45t d'Herzfeld d'ailleurs. A venir donc. 

avec obi, à la japonaise

objet très classe, avec feuillets photos/textes

Casanova en parka

le coffret Single Club à construire façon Hic et A, indispensable

My Raining Stars, 89 memories. CD (2022)

Un album exutoire dixit Thierry Haliniak le musicien tennisman derrière ce merveilleux album 89 memories. Football et music pop on connaissait, tennis c'est moins évident. Mais le propos n'est pas là. 

Album qui remue à la lecture de la belle interview du dessus. Et si le sport permet d'expulser, de se vider, la musique remplit. En suivant les titres des morceaux qui sont autant de questions, d'incompréhension, de désespoir, de beaux souvenirs, je m'y retrouve complètement ayant moi aussi perdu mon frère ainé trop tôt. Une justesse confondante, autant de phases que l'on traverse en pareil désarroi. 

Les mélodies finissent de m'achever. Du bonheur. My Raining Stars se définit comme un métissage de Sarah Records et Creation, autant dire qu'au départ on ne pouvait que s'entendre. Et surtout moi, écouter. Guitares claires et carillonnantes, basses à la New Order, quelques touches d'Oasis (la marotte de Thierry). C'est la vie qui transpire de ces mélodies irrésistibles. 

Pour l'album Thierry s'est adjoint les services de Casper Blond, un musicien Danois surdoué qui a ajouté sa batterie, ainsi que basse et guitares sur certains morceaux. 

My Raining Stars n'en était pas à son premier essai puisque le premier album From St Saviour to Quickwell de 2008 avait eu les faveurs de Jean-Daniel Beauvallet ! De toute façon j'ose espérer que vous visiterez la page bandcamp, sinon tant pis pour vous.

Le tennis... il y a belle lurette que je ne m'y intéresse plus comme avant. Mon premier souvenir remonte à notre télé en noir et blanc rue du Télégraphe dans le 20ème à Paris. Un match de Manuel Orantès (peut-être contre Adriano Panatta?), à Roland-Garros. Mon second souvenir impérissable, c'est ce type dont je kiffais grave le nom : Hans Gildemeister... un Chilien (tiens donc, lol) qui avait la particularité de tout jouer à deux mains, revers et coup droit. 

My Raining Stars avec ses deux mains et ses cordes signait il y a deux ans un ace de toute beauté avec cet album. Pop française à la britannique, la meilleure équipe du monde.

Maintenant Auxerre est sur la carte d'Haar brut et c'est bien. Thierry Haliniak, je vais en reparler dès demain avec Meyverlin...

dans la lignée des Smiths, The Brilliant Corners ou Belle & Sebastian. superbe.

Jacques Atomique, En pièces détachées 7" (1999)

Je ne vais pas mentir, avant de tomber par hasard sur une video u2b du morceau En pièces détachées, je connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Donc lorsque j'ai reçu le disque d'Angleterre (groupe internationalement connu apparemment) j'étais bien emmerdé pour pondre un article sur cette belle découverte que ce n°10 du Single-Club d'Acétone Records. Donc j'ai cherché. 

A l'instinct, mon enquête dans les vapeurs d'alcool m'a d'abord orienté vers Nantes (le label Super Apes) puis un peu plus à l'ouest comme disait Tryphon Tournesol sous le tonnerre de Brest (L'Eglise de la Petite Folie), et recouvrant mes esprits, Joseph Bertrand tout simplement et paf! sur sa page wiki où tout y est. La mission déjà remplie, je n'étais pas satisfait donc j'ai ensuite dégoté le plan FB de son groupe actuel, Centredumonde où là j'ai trouvé ce que je voulais : plein de photos, de documents (allez y faire un tour) dont un petit "dossier de presse" que je me suis empressé de recopier ici :

Jacques Atomique est né en 1997. Après avoir discrètement sillonné une infime partie des bars bretons, ce duo pop (Joseph et Marc) se renforce et devient l'année suivante un véritable groupe, enregistrant dans la foulée une première maquette en studio. Après deux singles sur le label Les Tartines, ils intègrent le prestigieux single-club d'Acétone Records et participent à la compilation Zoéphile pour le compte de Z and Zoé* à Auch.

Les concerts se succèdent toujours aussi calmement, entre premières parties de Superflu, de Matthieu Malon, participation à des festivals avec Sylvain Vanot, Freedom For King-Kong ou Tank, pour aboutir à l'enregistrement d'une seconde maquette en septembre. Feignants comme pas deux, ils n'ont aucun projet constructif en vue, sauf celui de faire un maximum de concerts (et l'ouverture du Ophélie Winter Show), mais sont ouverts à toute proposition susceptible d'accélérer le remplissage de leurs narines...

Marc Demaison (chant) et Joseph Bertrand (guitare électro-acoustique, sampler) avaient d'abord formé le groupe Saint-Exupéry (1994-1997) avant de devenir Jacques Atomique (1997-2000), à Brest. Ils seront rejoints par Raphaël Deloume (guitare électrique, choeurs), Marc Le Guillou (batterie), David Schrub (basse). (WikiMonde annonce aussi un clavier, Axel de Châteauthierry, non cité dans la brochure). Les critiques seront bonnes (revue de presse au dos de la brochure : L'Indic, Magic, Abus Dangereux, Newcomer, Les Inrockuptibles) et permettront au groupe de jouer hors de Bretagne, entre autres au festival Pop Sur La Ville, à... Limoges**!

Maintenant que j'ai fait mon taf, bonne écoute de ce 45t qui est le troisième de Jacques Atomique après Des jours extraordinaires et Je ne crois plus en rien. Abus Dangereux en parle mieux que moi avec ces glorieuses lignes : textes français défaitistes portés comme des étendards, lâcheté musicale affichée par de petites guitares cheap, réalisme noisy tardif qui vous prend par surprise (...). Bingo! Tout ce qu'on aime sur Haar brut. 

Et Centredumonde, c'est du très très lourd. 

- Sois sûr que je t'écoute à présent, dude".

* le monde est petit, Michel

** le monde est tout petit, Guillaume

galette translucide

Single-Club d'Acétone rassemblé, à vos ordres mon capitaine ! (cliché discogs, réminiscence caserne Marceau). Je n'en ai que 2...

Feutre, Nos rencontres. CD (2021)

Feutre par Feutre: 

Un groupe bordelais faussement insouciant, indolemment mélodique, aux influences pop et variées ?
Fin 2019, Feutre s’est formé autour du bassiste et compositeur Michaël Korchia (qui sévit dans Vacance et a joué dans le duo indiepop Watoo Watoo) et de Virginie Raynaud,
chanteuse et parolière, à la formation jazz (qui officie aussi dans le Quartet Jazz De Ville).
Après avoir mis en boite une dizaine de morceaux, le groupe s’est enrichi de Olivier Dubarry (guitare et orgue) et de Pierre Cazal (guitare).

Feutre propose sur cet album dix morceaux, s’inspirant de la pop des 60s aux 80s et de probablement plein d’autres choses.
On peut y retrouver un soupçon de Bowie, une basse sortie d’un Gainsbourg 70s ou un orgue faisant écho à Stereolab… Le tout survolé par le chant très jazzy et mezzo-soprano de Virginie.
Et pour info, le nom de Feutre fait une petite référence au groupe anglais pop 80s Felt.

Le meilleur album de Michaël Korchia selon moi. Limité à 100 copies chez le label espagnol Kocliko Records, quelques exemplaires sont aussi dispos directement chez Feutre. 

Il compose tous les morceaux et passe une annonce pour trouver la personne en mesure de poser à la fois textes et voix. Ce sera Virginie Raynaud. Le résultat est superbe, tout en délicatesse. Un petit disque pop très classe : mélodies et textes hyper agréables, voix juste, guitares, programmations et claviers parfaits. 

Mon top 3 :

1- Là qui me fait automatiquement dodeliner le corps béatement. Le hit de cet album.

2- Te fuir qui donne la part belle à la jolie guitare solo de Yannick Rault (présent déjà dans Photon)

3- Acte 1 et sa ligne de basse à la Gainsbourg et... encore Yannick à la gratte.

Ces deux derniers morceaux sont des titres qui avaient été composés avant même l'existence de Feutre, pour un groupe éphémère qui n'a pas officiellement vu le jour, Mélicoton, sur lesquels Yannick avait placé ses cordes et elles ont été conservées par Michaël. Excellente idée.   

extrait du livret

J'en profite pour signaler que le 12 avril à Bordeaux, Michaël accueillera chez lui le grand Peter Astor dont je suis fan depuis les années 80 (The Loft, The Weather Prophets, Peter Astor & The Holy Road, Pete Astor). Si vous êtes dans le coin ne manquez pas ce concert intimiste qui devrait valoir le déplacement. On ne s'y verra pas car ça tombe mal, le 12 je serai en villégiature à Copenhague... Ce n'est que partie remise. Votre hôte ouvrira le bal sous la bannière Watoo Watoo. Pascale n'étant pas dispo non plus ce soir-là, le micro sera à qui pourra assurer. Auditions littéralement en cours, à vous de voir. N'hésitez pas à contacter Michaël si vous le sentez. Je suis tenté, une voix masculine sur Watoo Watoo pourrait être pas mal, mais non je ne serai décidément pas là le 12.

Panik L.T.D.C., S/T (1983)

Panik pour Clode Panik de Métal Urbain, LTDC pour Les Troubadours Du Chaos, leur association. 

Le groupe est de Rosny-sous-Bois dans le 93, formé en octobre 1981 : Christian Rivi (chant), Pierre Soler (batterie), Guy Bennaroch (guitare), Noël Olaso (basse), flanqués de leur manager Bernard Joseph. Ils enregistrent 4 morceaux en 1982 et diffusent 250 cassettes auprès des radios et lors de leurs concerts. En 1983 ils enregistrent ce 33t qui contient deux perles dont se régaleront les radios libres qui passent du rock: Festival et Les troubadours du chaos. Deux morceaux cultes. L'album autoproduit sort à 2000 exemplaires, distribué en France mais aussi en Angleterre et en Allemagne grâce à New Rose. Le groupe est plébiscité par la critique française qui en fait le meilleur groupe punk du pays. S'en suivra une mini-tournée en Province ainsi qu'une participation au Festival de Bourges. On les retrouvent ensuite dans des compilations, notamment 1984 : The first sonic world war et France Profonde vol.1.  

Noël et Pierre quittent le groupe en 85 et 1986 sonne le glas de Panik.

Sous la houlette de Christian et Guy, le groupe repart en 2017 et sort un très bon album grâce aux labels Dirty Punk Records et Combat Rock. Je l'ai d'ailleurs tout de suite acheté, Aujourd'hui plus qu'hier... (2018). 

L'EP Trop tard (2022) est leur dernière prod à ce jour. 

extraits du livret de la réédition cd de 2008 de Combat Rock, que j'ai aussi.