V/A, 1984 The second. 2xLP (1985)

Petit cataclysme sur la blogosphère avec l'arrêt soudain de Le Rock des Terroirs de Makhno, à peine débuté (quelques mois). Je soumets donc cette compilation tout aussi cataclysmique, dans le bon sens cette fois puisqu'il s'agit d'une compile assez mythique dans le monde du punk et du hardcore, 1984 The second de New Wave Records. Le label parisien persiste et signe la série 1984 entamée avec la première guerre sonique. J'ai aussi la troisième mais j'ai passé mon tour à la quatrième, trop hardcore pour moi. La seconde comporte déjà des morceaux vraiment limite en ce qui me concerne, et pas forcément hardcore d'ailleurs, comme l'insupportable Verdun qui inaugure (mal) la première face du premier disque. Mais heureusement il y a aussi plein de titres qui sont devenus des classiques chez oim : Les Singes par exemple, avec l'impayable Chirac'n'roll ! titre que j'avais chopé à la radio, enregistré sur K7 et joué sans compter sur mon vieux poste Radiola. Les Mokos, déjà écoutés sur Week-end à Nice sous le blaze de Moko, Al Kapott of course (il faudra que je place leurs disques bientôt), DEM, Kromozom 4 (disques à venir aussi), Raff, Brainwash, Haine Brigade, Heimat-los, Wart, 13ème Section, Les Cadavres, ou Final Blast. Un terrain connu donc avec outre des groupes du terroir, une ouverture sur la Hongrie, le Mexique, l'Australie, la Suède, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Finlande ! Et c'est souvent du brutal.  

Bref, à boire, à manger, à vomir, dans ces 4 faces à ne pas mettre entre les oreilles d'amateurs forcenés d'indie pop : 38 morceaux ripés avec patience et abnégation. Pour le livret par contre, j'ai capitulé pour le scanner, vu le nombre de pages et étant donné que je l'avais déjà en pdf. Il n'était pas inclus lorsque j'ai acheté ce double lp, n'étant fourni qu'avec les premières copies. Chopé en ligne sur keponteam donc, je ne me souviens plus qui était l'auteur de ce cadeau, my apologies. 

La pochette du disque (déjà pas top en noir et blanc) a aussi été tirée en... vert (ouch!) à 100 exemplaires. 

couv' de l'insert-livret

La page des Singes pour Gérard L'Anormal (chant), avec une idée de la pochette du single qui n'a jamais vu le jour. 

V/A, Studios WW 91 Quai De La Gare Paris 75013 (1983)

As-tu déjà oublié ? doit être le premier morceau de La Souris Déglinguée que j'ai jamais entendu à la radio (libre) et la raison principale pour laquelle j'avais acheté ce disque. La présence d'Oberkampf m'ayant doublement convaincu. En effet pendant longtemps je me suis demandé dans quel skeud on trouvait ce titre que j'avais enregistré sur K7 et puis bingo! Un jour de chance j'ai vu cette compile dans un bac et mon visage s'est fendu d'un sourire à la lecture des crédits. J'ai un peu déchanté à la première écoute des autres morceaux pour finalement n'écouter que ces deux groupes à longueurs d'années. Et puis un jour tout à changé : on m'a gracieusement donné le cd, je l'ai mis en voiture dans le lecteur de l'autoradio qui était en mode shuffle et c'est Strahler qui est sorti en premier: énorme claque ! Il s'avère qu'à part les 4 derniers morceaux que je trouve moyens cette compilation punk rock, post punk, new wave est très accomplie. 

Elle est un hommage au fameux studio WW de Patrick Woindrich qui a vu défiler bon nombre de groupes de rock et enregistrer un nombre incalculable d'album. 

Sur le site de Nyark Nyark, Patrick Woindrich retrace l'historique et c'est bien plus simple de mettre le lien que de numériser mon livre: Studios WW 91 Quai De La Gare Paris 75013. 

Le rip est celui du vinyle car le son n'est vraiment pas le même sur le cd, plus étouffé, et la musicalité est donc nettement meilleure sur la galette noire.  

l'insert poster à découper (que je n'ai pas découpé)

extraits choisis

la fameuse version cédée 

V/A, An emotional beat in a world of fury (1988)

Compilation solide de Gougnaf Mouvement qui rassemble une palette homogène du rock dit alternatif de Paris (Parabellum, Washington Dead Cats, Les Satellites), Toulouse (The Strikers, The Boy-Scouts, The Partners), Vienne (Los Mescaleros), Périgueux (Scuba Drivers), Clermont-Ferrand (Real Cool Killers), Lyon (Crabs !), Angers (The Noodles), Nevers (Shredded Ermines) et Nantes (Gun Powder). Palette complète de rock qui comprend du punk, du garage et du psycho, qui tient la route et la trace à une vitesse de croisière assez élevée. Je devrais la réécouter plus souvent. 

Manson, Cloporte (2000)

Dimanche d'hiver sombre et froid après un samedi bleu et froid à crapahuter avec malta dans les Pentlands qui surplombent Edimbourg, un vaste havre de collines d'herbes et de bruyères à perte de vue, de réservoirs (des petits loch si on veut, mais ce sont vraiment des réservoirs d'eau) alimentés par les innombrables rus qui déversent intemporellement leur eau glacée, parfois on les entend mais on ne les voit pas. Le paradis des moutons, gardiens des lieux, et de quelques Highland cows, les vaches à poil long emblématiques de l'Ecosse. 

Dimanche sombre et froid disais-je, propice comme souvent chez moi à des musiques plus intimistes. Je vous propose donc d'écouter et d'acquérir (acheter, aïe) comme je l'ai fait (2 euros le cd digipack !) l'album de Manson, Cloporte, sorti chez Labellules en 2000, la fameuse année du millénaire.

J'ai assez peu d'infos sur Laurent Manson à part le fait qu'il tournait pas mal avec Piero et Yann Savel, mais honnêtement cet album parle pour lui. Il a débranché l'électricité de sa guitare et nous offre un récital de morceaux plus beaux les uns que les autres. L'acoustique permet de suivre sans forcer son écriture de talent, et ok ce n'est pas très joyeux mais ce genre d'ambiance mélancolique, j'aime tout autant que la puissance sonore. Question d'humeur. Manson sait manier les mots et les arrangements sont précieux. J'ai été rapidement dans le ton et pris par la beauté des compositions. Un album que je joue régulièrement et ressortirai tous les hivers prochains. Pour le choix du titre, je m'interroge. 

L'album est enregistré quelque part à Recouvrance (Brest), à la maison, sur un 8 pistes, avec une guitare, des micros, un djembe, une basse, un synthé cacochyme, les choeurs de Virginie H, la batterie d'Eric Duchamp et la clarinette de Mathieu. 

cloportextes

Fandor, En quatrième vitesse (2021)

La vie passe en quatrième vitesse on le sait tous. Perso je n'ai qu'à regarder mon fils qui a maintenant 16 ans et me dépasse d'une tête... Bientôt il mangera sa soupe sur mon crâne zéra. 

J'avais déjà tous les Fandor, aka Laurent Barnaud, ex-bassiste de Lemon Curd, groupe que j'adore, et lorsqu'il a commencé à mettre des teasers de cet album sur FB j'ai tilté immédiatement. 

L'album décolle par une cavalcade pop qui emballe aussi sec. Laurent a le goût de la mélodie qui accroche dès les premiers accords et on peut dire qu'il est doué. Identification instantanée et surtout il y a cette impression que cet album nous accompagnera jusqu'au bout de la vie. Un coup de foudre, une amitié fidèle immédiate pour 12 chansons jouées avec sincérité et conviction. Les souvenirs remontent, les larmes aussi avec Pierre blanche qui a tendance à me faire chavirer à chaque écoute, d'autant que derrière Fandor a compris, il ne me lâche plus, il enquille avec un autre morceau tubesque tout aussi émouvant, Une autre vie tant pis. 

De cet album se dégage une chaleur, une émotion, on la sent parce qu'on l'a vécue, et presque on la touche à nouveau. Un de mes albums préférés de 2021, celui de mon été cette année là assurément. Autoproduction chez Nemo Records, le label maison. 

Un disque indispensable pour tout pop lover qui se respecte. 

Le nouvel album, un duo avec la mystérieuse Cath, est en préparation. On n'a plus qu'à attendre.  

Lucievacarme, Milkyway (1992)

Il me restait un disque de Lucievacarme à poster, après l'EP Metalvox et le (plus rare) 7" Audioscope, leur seul album, Milkyway. 

Il sort en 1992 chez Lithium et sera bien accueilli par la critique, le groupe est alors considéré comme le premier groupe français de noisy pop/shoegaze. Ils sont très inspirés par Sonic Youth les rois du bruit et de l'expérimentation. Lucievacarme feront la première partie des new-yorkais à Marseille, au théâtre du moulin. Je n'adhère pas à tout chez Sonic Youth, parfois c'est un insupportable concours de bruits, mais ici les Toulousains évitent ces égarements malgré leur côté expérimental et la guirlande de saturation qui rempli l'album, juste ce qu'il faut. Les titres les plus mélodiques sont vraiment d'un top niveau. 

Lucievacarme est composé de David Amsellem (voix, guitare), Patrice Bellanti (basse, choeurs), Valéry Lorenzo (batterie) et Michel Cloup (guitare), ce dernier quittant le groupe la même année pour se consacrer à Diabologum.

Le blog du mouvement shoegaze a réalisé une très bonne chronique en 2008.

Histoire d'emmerder tout le monde et ne pas faire comme les autres, le cd a 96 pistes ! 12 morceaux et 84 fois du bruit sans intérêt et surtout vite insupportable. J'ai laissé la 95ème qui dure une minute pour vous donner une idée...

Je gardais sous le coude l'anecdote d'un lecteur du blog et également co-fondateur d'un label (du sud-ouest) ici présent sur Haar brut à propos de Lucievacarme, car je la trouve amusante donc je me permets de la transcrire ici. Je pense qu'il m'en voudra davantage de poster ce disque que de publier ses mots ! : 

 "Je n'ai pas réussi à éviter la noisy pop puisque chaque fois que j'allais voir un concert à Toulouse au début des 90s, la première partie était...Lucie Vacarme (oh non !). J'avais toujours un kleenex dans la poche pour me boucher les oreilles, c'était moins efficace que des bouchons anti-bruit mais on en avait pas à l'époque. Lors d'une de leurs apparitions au Bikini en 92, en première partie de Teenage Fanclub, ils ont tellement noisé leurs cordes de guitare sur les amplis qu'une fille est devenue vraiment sourde dans le public (elle l'a raconté sur le net par la suite)".

Explorersz, La toile et le dragon (2005)

J'ai fini par l'acheter ce cd des Explorersz en profitant d'un passage en France et me le faire envoyer sans passer par la TVA et les frais de livraison disproportionnés. Pas de CD bonus qui a dû venir avec les premières copies, mais avec 3 badges pour la collection. J'aime bien les badges.

Du bon skinhead reggae à l'ancienne qui va bien pour commencer le weekend. Et cette reprise de La Souris, quelle merveille ! Irina blues qui swingue, magnifiée par la contrebasse et la voix de Rudi. Je ne pouvais clairement pas me contenter de fichiers mp3 téléchargés. 

La toile et le dragon, qui sort en 2005 est le second album des Explorersz et est co-produit par Nouvelle Daube et Like a Shot Records, de Strasbourg et enregistré entre 2002 et 2004. Une tuerie skinhead reggae français, le seul groupe du genre de l'hexagone que je connaisse d'ailleurs.

les dgeba