La Fanzinothèque et Transat Records, Le Confort moderne. Poitiers (2025)

Poitiers c'est bien c'est ligne directe vers Edimbourg. Lorsque nous sommes rentrés de notre périple familial français cet été (noces de diamant chez les _cortese, fallait marquer le coup) nous avons passé la dernière journée à Poitiers, principalement pour rendre visite à Transat Records et LA fameuse Fanzinothèque. Outre le centre-ville plutôt très joli et à l'allure bourgeoise ce qui m'intéressait était la boutique du fameux Lionel (loutransat sur Discogs pour ceux qui connaissent) dont nous avions parlé la veille avec Raf DIY au Duc Etienne à Limoges. Et par extension La Fanzinothéque juste en face, fameuse parce qu'elle est source d'information inconmensurabe sur la scène rock française, un vrai mythe mais bien réel. Le musée du fanzine. Problème, j'ai passé beaucoup trop de temps dans les bacs de Transat et le reste de mon clan a fini par s'impatienter. Résultat : juste un petit tour à la Fanzinothèque pour moi mais suffisant pour me rendre compte des lieux, impressionnants. Déçu de ne pas avoir pu fouiner dans les zines et pris de clichés plus sympas mais j'y reviendrai c'est évident. Et chez Lou aussi hehe. Affaire à suivre mais allez y faire un tour, c'est énorme. 

La Fanzinothèque de Poitiers, extrait

Transat Records juste en face, extrait

69 K-Rats, Légion Connerie. Maxi 45t (1986)

Unique autoproduction de 1986 du groupe lyonnais 69 K-Rats qui ne va certes pas égayer les vacances de ceux qui sont en congés mais ne peuvent s'empêcher de jeter un oeil sur le blog entre deux coups de soleil. Pensez aux crèmes, sinon restez à l'ombre et profitez de l'ambiance peu chaleureuse de ce maxi. Je n'avais pas écouté ce disque depuis longtemps et pour cause, il est assez pesant dans son genre punk new wave morose avec sa vision de la vie peu réjouissante mais un disque attachant toutefois. 

Musicalement, il parait évident qu'Oberkampf a du être une source d'inspiration pour 69 K-Rats et perso je préfère nettement la voix trainante et moins criarde de Chris à celle de Joe Hell, quitte à faire hurler un ou deux lecteurs chauves. Les textes quant à eux sont clairement anti-militaristes et "no futuristes" à souhait.

Après enquête, je suis parvenu à poser des noms sur 69 K-Rats : le groupe est un trio composé de Christian Pernin (chant), Philippe "Filiber" Bertrand (batterie + clarinette sur le très lent Reste avec moi), et Frank Cavet (guitares).

La pochette illustre la Légion Connerie par excellence, qui n'est autre ici que la section prémaritime de l'Opera Nazionale Balilla, organisation de jeunesse mise en place sous le régime fasciste de Mussolini. Des mousses dirait-on en Français (marinaretti en Italien). Voila pour l'aspect historique. Le disque n'est pas une nouveauté du net mais on en apprend quand même un peu plus qu'ailleurs sur Haar brut, hein. (Il faut bien que je me passe aussi un peu de crème sur le boulard de temps en temps...)

moussolini

Gones obligent, faces 6 et 9

insert que je n'ai jamais eu (pris sur discogs et assez lisible pour suivre les textes)

Official Relous, Les temps sont durs... EP 7" (2004)

Suite au premier EP (bleu) C'est pas nous qu'on l'dit... voici le second EP (jaune) d'Official Relous, combo composé de membres de divers groupes parisiens (Skarface, Les Bannis, Ethylic System, Crâne de Fer, Traquenard ou encore West Side Boys). On prend presque les mêmes et on recommence (Jibé prend la place de Julian. Vous comparerez les pochettes). 

Pas un chef d'oeuvre impérissable mais qui a le bon goût de ne pas se prendre au sérieux tout en gardant une solide assise oi! de qualité. L'EP, une galette d'un jaune pastel fort joli tournant en 33t, est sorti comme le précédent chez Sparte Records et Rudeboi (futur Crapoulet Records). Il n'y aura pas d'autre disque d'Official Relous. Le disque est à prix libre sur la page bandcamp de Crapoulet, ce qui m'évite de ripper mon exemplaire.

France / Angleterre, Je veux te pénétrer avec une guitare !!! 45t (1981)

En 1981 on remporte notre troisième Grand Chelem et on a le meilleur groupe du monde, mais on ne le sait pas. En trois 45t le groupe rouennais France / Angleterre m'a fait sauter les plombs. Comme si j'avais eu besoin de confirmation que mon avenir se trouvait de l'autre côté de la Manche. Je l'ai toujours su lorsque j'ai entendu ce reportage d'avant St-Etienne-Liverpool à la radio dans la voiture en rentrant de la piscine des Tourelles. Et ensuite lorsque j'ai vu jouer Liverpool FC à Anfield pour la première fois de ma vie à la télé le mercredi soir suivant. C'était en 1977.

Deuxième épisode aujourd'hui de France / Angleterre, le troisième volet attendra l'année prochaine, soit le 14 mars, vérifiez le calendrier et vous comprendrez. Vous vous armerez de patience, ou vous irez sur tutube. 

Zoom sur Thierry Chambefort, trouvé sur FB. Il est intervenant lors de l'édition Ciné-Sports de 2025 :
Après un parcours sportif fleuri et riche comprenant tennis, diplôme de maître nageur, Beesan, Handball puis sports études Hand Evreux et Rouen Université Club, il a été champion de France sports études à Strasbourg. Guidé par son professeur à Evreux au lycée Aristide Briand, le sport fait partie intégrante de sa vie. Déçu du manque de sérieux des clubs étudiants en seniors, il commence la boxe à l'âge de 18 ans à Déville et dispute la finale des championnats de France Universitaire de boxe anglaise au CSU de Mont-Saint-Aignan. Ensuite, à la demande de la mairie de Rouen, il contribue à la création du club des hauts de Rouen, le NBCO (Normandie Boxing Club Organisation). Puis, il retourne à son club d'origine, le BC Déville avec une équipe conséquente associée à des expériences culturelles et musicales importantes et précieuses, comme de l'aide pour les enfants des foyers et subissant un handicap. C’est dans ces moments qu’il commence à écrire pour différentes publications avec une rencontre marquante avec Mike Tyson à Las Vegas, fin octobre 1988.

Aucune mention de son immense talent de compositeur. Il était grand temps d'y remédier. On le retrouve dans le doc Rock à Rouen, à la 33'15. 

Boxeur et poète, ça ne court pas les rues, si ?

C'est l'été les vacances, toussa. Si vous manquez cet article tant pis pour vous. 

Je veux te pénétrer... Cinq minutes à passer dans un univers parallèle. Imagine Daho en diagonale, en couple avec The Doors. C'est un concept.

une Simca ? j'en appelle aux spécialistes des bagnoles

les pochettes à volets de France-Angleterre, un style inégalé

The Sense, No one cares CD (1994)

Après l'imparable EP de The Sense publié il y a quelques jours, vous l'attendiez tous le voilà le No one cares. Attention à la descente. 

Le premier morceau est symptomatique : le groupe quitte le chemin tout tracé des groupes à guitare passés entre les mains du studio Le Chalet destinés à enfiler les perles pop dans l'indifférence absolue. Ils sonnaient un peu comme des Mighty Lemon Drops français mais décident de se lancer dans la brume noisy voire baggy des Anglois à la mode ces années-là. Et à pleines cordes. Dans cette purée de pois sonore à des années lumières de la prairie dans laquelle fleurissent les Roses, Daffodils et autres cadors du moment au UK, je parviens tout de même à trouver refuge dans quelques belles éclaircies : The world notamment, single en puissance ou The missing place, également une petite tuerie. Ils surfent bien sur le légendaire Kill your television des Ned's Atomic Dustbin avec Television day.

La filiation de No one cares avec le premier EP de quatre ans son aîné est inexistante. Ils ont durci le ton Laurent, Fabrice et Eric. Pas sûr que cela plaise à la petite légion d'amoureux transis de la première heure (du 17 juillet 2025 en vrai) qui n'ont finalement que trente ans de retard. 

The SenSe n'est plus, vive The Sense !

Je m'en vais réécouter le premier album de The Mighty Lemon Drops, tiens. 

fanzine Vomi de Porc n°1, 1994

Raff, Enregistrement studio live SUR LES PENTES EP 12" (2025)

Enorme surprise et total bonheur il y a quelques mois à la lecture du message de Fabien Rusty sur son réseau social, annonçant la dernière production de sa série Live in Studio on the Slopes : RAFF ! 

Stuff à la guitare et au chant, Karl Orient à la basse et aux choeurs, les deux survivants de l'album Votez Raff. Linzaureich (le batteur) et Pack Jalmer (guitare, vocaux) nous ont malheureusement quitté. (Paco de Six balles... pour un colt ! également...) 

L'annonce soudaine du décès de Linzaureich s'est produite en mars cette année. Un bel hommage sur d'Obsküre Digital Media sur FB : Un personnage disparaît. Ceux qui le connaissent savaient les fragilités de celui qui ne vivait plus comme tout le monde après avoir vécu comme personne. 

Nous, nous garderons de lui la fantasmagorie, l'extravagance, un excès. Personnalité incontrôlable - il ne se contrôlait pas lui-même - Pascal Leroux (La Veuve Electro, Medikao, Diamants Eternels, Raff) désertait le globe terrestre selon son humeur. Cette semaine, il s'est absenté pour toujours de sa surface.

Mis à part Mr Durand, Raff reprend ses classiques du premier mini-album que j'adore, en particulier Tous ces généraux, l'un des morceaux précurseurs de ma discographie keupone. Johnny c'était osé aussi, et réussi.

Ici en clip Fin de semaine 2025.

Disque parfait, un son superbe, des musiciens techniquement plus au point qu'en 85 forcément, surtout... Pierre Nouhaud (guitare, choeurs) et Aroutioun Karapetian (batterie) qui tiennent la baraque.

Quoiqu'il arrive en cette seconde partie d'année, voilà le disque dont la sortie m'aura vraiment fait sauter au plafond*. Merci Rusty Knife !

* Le Kapø Blöd se pose là aussi. Il y a match, j'en reparlerai. 

jaune

   

PS:  L'intégrale de Raff sur Bandcamp, je découvre. Mes playlists vont donc disparaitre, normal.

Sont passés à la moulinette Enregistrement studio live SUR LES PENTES de Rusty Knife Records :

1984 

Contingent Anonyme 

Wunderbach 

The Clockmakers (connais pas) 

Les Ejectés (acheté à Limoges il y a deux semaines) 

Attentat Sonore 

et donc Raff. 

Scraps semble être le prochain ! Ce qui sera la 130ème production du label agenais. Respect.

Gamine, Fille du soir / Simon Templar 7" (1982)

Le premier 45t, auto-produit, de Gamine, autant dire une petite gâterie. Mon exemplaire est la version pochette "Le Saint" (aka Simon Templar, of course). Je l'avoue, j'ai longtemps ignoré qu'une autre pochette de ce simple existait...

Paul "Félix" Visconti (chant, basse) et Jean-François "Paco" Rodriguez (guitares, choeurs, harmonica) à l'écriture de ces deux jolis morceaux. Le premier, pop classique à belles guitares 60s et le second, un superbe petit instrumental pop reggae en contre-pied de la face A. Les deux comparses des membres permanents de Gamine sur ce single sont Jean-François Braar (batterie, percussions) et Fred Spindler (guitare acoustique, choeurs).

Disque enregistré et mixé au Studio Deltour à Toulouse en février 1982. 

sticker Surfin' Bird, label qui sortira deux disques de Gamine

pochette alternative (que je n'ai pas)

ICE, S/T Maxi 45t (1984)

ICE est un duo parisien composé de Jérôme Molinari (guitare, clavier et chant) et Bruno Gasparini (basse, clavier et chant) qui s'est d'abord illustré en participant à la mythique compilation Paris Mix en 1982. L'instigateur de la compile, Blaise Masson, était un de leurs copains du lycée Sévigné à Paris, ce qui peut avoir ses avantages : c'est lui qui va financer ce maxi 45t d'ICE lorsqu'il abandonne le punk pour la new wave. Un article d'Actuel de l'époque vous en dira plus sur l'énergumène. A lire sur la version en ligne du fanzine Lick it Back (oi! -skinhead reggae- underground propaganda).

Léo Liensol participe aussi au maxi en y ajoutant sa batterie, ainsi que Tony au clavier sur La Grande Guerre. Tous deux font partie du groupe Contact, également de l'écurie du label éphémère de Masson, CAAPARE.

La face A du disque est chantée en français et reprend le "tube" La Grande Guerre de Paris Mix. Le second morceau Le visiteur du rêve est absolument excellent et à lui seul justifiait mon achat chez Point Show à Limoges il y a plusieurs années.

La face B est en anglais et commence moyennement avec le seul titre un peu faiblard du skeud à mon avis, Listen to them, mais heureusement Amandine's travel remet les pendules à l'heure avec un morceau enlevé qui sonne méchamment comme du Taxi Girl, ce qui était plutôt de bonne augure, mais ce sera pourtant leur seule production. 

A noter la présence de ICE sur la première compilation Des Jeunes Gens Mödernes mais uniquement sur la version vinyle. Ils ne sont pas dans le double cd, ce qui est étrange.

The SenSe, S/T EP 12" (1990)

Un petit EP qui si vous ne le connaissiez pas (il date de 1990 quand même) devrait émerveiller votre été ou au moins votre mois de juillet 2025 avec ses cinq morceaux de qualité supérieure : l'oeuvre de The SenSe, groupe de Poitiers, ex-Certain Time, composé de Laurent Penot (guitare et chant), Eric (batterie), et Fabrice Boillot (basse)*. Dans la pure lignée des groupes passés par Le Chalet à Bordeaux, mixés et arrangés par Jean-Marc Sigrist. 

Dans la série des oubliés formidables du rock français. Le groupe signera ensuite deux K7 démo et un cd en 1994 mais comme son nom l'indique (No one cares) personne ne s'en est jamais soucié. 

Quelle injustice si l'on se réfère à l'écoute de cet EP ici présent : cinq morceaux qui éclaboussent de leur classe et par le fait devraient rafraîchir la soirée et détendre l'atmosphère, si vous croulez sous la chaleur. 

* l'entretien plus bas de The SenSe, signé le zine Bis Repetita en 1990 mentionne Olivier (batterie) et Patrick (basse). Toutefois un autre échange dans un autre fanzine en 94 mentionne bien le batteur Eric, qui serait présent dans The SenSe depuis leurs débuts en 89. J'y reviendrai mais pas facile parfois de s'y retrouver. Suite à la remarque de Danzik, je reprend le line-up que j'avais mis hier, conforté par David Euthanasie. cf commentaires en fin de page. 

 maxi 45t ? non non, c'est bien du 33

fanzine Bis Repetita n°3 (avril 1990)

V/A, Closer Records presents Eyes on you Volume 2. CD Bonus tracks (2014)

Je l'ai enfin récupérée cette version compact-disc désormais épuisée de la compilation Eyes on you Volume 2 sortie chez Closer Records en 2014. J'avais publié le double LP en juillet il y a trois ans mais j'aurais dû acheter le cd en fait puisqu'il contenait ce fameux disque bonus avec des morceaux inédits de groupes Closer des années 80. Makhno me l'avait ripé et envoyé spontanément avec la générosité qui le caractérise. J'avais donc pu apprécié le contenu de ces bonus tracks, attisant mon envie de pécho ce skeud car je ne publie (pour l'instant) sur ce blog que ce que je possède physiquement dans ma collection. Cela changera peut-être un jour, va savoir.

Aujourd'hui sonne donc l'heure de ce cd, trois ans après le double LP, presque jour pour jour, à 72 heures près. Un Tour de France de plus au compteur et un peu plus complet. Le morceau de Nito Rodriguez (Bad Brains, Roadrunners) This is the end est une vraie petite bombe. Le n°17 qu'on ne voit pas sur le nouveau format de la playlist intégrée d'Internet Archive sur blogger. Ce qui me déplait. 

Closer a sorti en début d'année un Eyes on You Volume 3, international cette fois, mais je ne me suis pas encore vraiment penché dessus*. 

Sinon si vous voulez du dépaysement cet été, je vous invite chaudement à découvrir un riche pan de musique sud-américaine chez Makhno, avec sa belle série Un été musical en Amérique latine. 

* Rectification : Je ne m'étais pas encore penché dessus... jusqu'à ce que Jack Menant de Closer Records ne lise cet article et ne m'envoie hyper gentiment les fichiers numériques de ce volume 3 par email. 

J'ai ainsi écouté avec grand plaisir ces quatre faces que je vous recommande chaudement !!

Un double LP qui dégage bien et prendra place très bientôt dans ma discothèque. Ce qui signifie que j'en écrirai un article dans la foulée (avec uniquement des extraits en playlist, faut pas non plus déconner...). Merci infiniment Jack pour ce geste inattendu qui a embelli mon weekend de fin de vacances :-) 

CD 2 donc ici

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