Impact, Coeur de lion EP 7" (1995)

Petite incursion au Québec avec Impact, groupe skin de Boucherville, périphérie de Montréal, formé en 1991 par Martin et Mario. Au début ils évoluent en duo chant-guitare avec une boite à rythme et je vous invite à lire l'article qui leur est consacré dans le numéro 8 du fanzine québécois Macadam fourni en pièce jointe à ce billet.

Ce 45t est leur premier disque. Il a été enregistré sur 24 pistes par Stéphane "Bon à rien" Comptois pour un label autrichien DSS Records (Der Springende Stiefel) au studio Peter Pan. Coût : 800 dollars. C'est vrai on ne parle jamais du coût d'un skeud. La rondelle a été pressée en 500 exemplaires et deux morceaux font dans les quatre minutes, ce qui me semble assez rare pour un disque de oi!

 

Je l'ai trouvé un été à Toronto avec son petit frère Coupable (1998) que je passerai certainement un autre jour.  Une compilation est sortie en 2022, Souviens-toi '91-'98 et pas mal de vendeurs british l'ont en stock mais bizarrement je ne l'ai toujours pas achetée va savoir pourquoi. Je viens de la cocher donc l'achat ne saurait tarder car ces Canadiens jouaient de la bonne oi! francophone seconde génération, assimilée non raciste et mâtinée de petites touches de ska, lançant le traditionnel appel à l'unité entre punks et skins. Tribus urbaines résume la situation, avec un super final de guitare comme j'aime dans ce genre de musique, mais jamais assez long à mon goût. 

Pour une fois, on va pogoter un dimanche : Impact !

Macadam n°8 (septembre 1996)

entretien dans le fanzine anarcho punk de Poitiers, DIY BRIGADA n°3 (mai 1995)

The Popular Music Series. Volume 5, Juniper / Anouk + 2 Drive Blind split 7" (1996)

Le petit dernier de ce "split single club" et la fin du festival de pochettes car Total Heaven en avait prévu cinq, comme indiqué sur le flyer en fin de page. 

Ce volume 5, le plus calme de tous, est probablement mon préféré : trois morceaux accoustiques et un énorme remix trip hop. 

Commençons par Juniper, groupe de Poitiers qui a la particularité de compter dans ses rangs une chanteuse norvégienne, ce qui n'est pas commun. Makhno a eu la brillante idée de présenter leur excellent album Subterfuge sorti en 2000 qui contient une nouvelle version de Self-defense le morceau de ce 45t (qui une fois n'est pas coutume tourne en 33 tours). Self-defense avec une nouvelle orthographe aussi : defense avec un "s", à l'américaine, et non un "c" comme sur le split, à l'anglaise. Mais le plus important n'est pas tant l'orthographe que le remix qui suit la version accoustique. J'adore cette variante trip hop, réalisée par Olivier de Kama Records, un label basé à Poitiers. Ne vous méprenez pas d'ailleurs, les craquements qu'on entend au début (et tout le long finalement) du morceau sont le fait du remix et non d'une vilaine rayure sur le disque, qui est en parfait état. Une écoute au casque fera toute la différence. Je conseille. 

Sur l'autre face, Anouk Auzier, vivant alors à Lézignan dans l'Aude, qui en 1996 est une chanteuse adolescente de 15 ans. Elle a la chance d'avoir une soeur bassiste qui vient de rejoindre le groupe Drive Blind, de Montpellier d'où le "+ 2 Drive Blind" sous-entendu sur la pochette par la petite voiture, leur logo (voir le livret dans la compilation, Never get plugged... encore elle décidément, avec la première apparition d'Anouk en bonus track). La seconde voix sur les morceaux d'Anouk est donc probablement celle de Karine Auzier, ce serait logique. Le guitariste doit être Rémi Saboul ou Pierre Viguier. 

Les deux soeurs, sous l'alias Auzier, ont du son à écouter sur leurs pages bandcamp et soundcloud. Allez jeter une oreille, perso j'aime bien. Les albums de Drive Blind ont été repressés en vinyle par le label montpelliérain Head Records. Rose n'Roll fut encore un autre groupe, composé des filles Auzier + Rémi et Pascal Drive Blind. 

Pour finir, le dernier morceau d'Anouk... il faut évoquer son titre plus que mystérieux !

Il est janolse# sur le macaron du disque (j'ai mis un # car la dernière lettre est en gloubi boulga) d'où le n'importe quoi qui suit : il s'appelle janolsea pour discogs, janolsem dans la discographie d'Euthanasie et Jasrolsen sur le site de Total Heaven !!! 

Franchement... 

Mon point de vue : il est clair qu'Anouk dans sa chanson s'adresse à une personne qui lui est cher, son dernier souffle est pour Jan si je ne m'abuse, j'opte donc pour un nom complet en titre, un amour de vacances danois par exemple, un petit blondin aux yeux clairs, c'est lui : Jan Olsen. 

CQFD.

Anouk, si tu me lis... 

(ho hé, on peut rêver, c'est pas interdit !)

les coloris sont bien finis... et les volumes aussi. 

Abus Dangereux, Face 50 - février 1997 (chronique complète)

Earquake n°51, mars avril 1997 

Merci Total Heaven

 

THE END

The Popular Music Series. Volume 4, The Vegetable Men / Supercute split 7" (1996)

Quitte à continuer et coller des étiquettes sur ces volumes, aujourd'hui je tamponnerai le numéro quatre du sceau du grunge : The Vegetable Men de Fontenay-le-Vicomte en Vendée et Supercute de Saintes, la ville du label Total Heaven avant son déménagement à Bordeaux. 

Les Hommes Légumes ont dû tourner dans pas mal de concerts locaux en un peu plus d'un an mais ne signeront que ce 45t (qui tourne en 33). Et encore, un disque à titre posthume comme semble l'indiquer les petits articles plus bas du zine Kalimero de... Fontenay-le-Vicomte, décidément the place to be dans les années 90 ! Vous lirez ça avec attention j'en suis sûr.  
Dans le premier titre Give me, Supermignon surfe joliment sur le modèle en vogue de l'époque en provenance de Seattle avant que le chanteur ne craque complètement et laisser aller sa voix stridente déboucher le plus de tympans possibles sur le second morceau. 

Supercute est aussi présent sur la compilation Never get plugged (Subtitled another way to cook) qui regroupait les poulains de l'écurie Total Heaven, s'il fallait le rappeler. 

plus d'insert, fini la couleur : retour au tout-venant

Kalimero n°9 mars 1997, de part et d'autre

Abus Dangereux Face 50 février mars 97 (même article -complet- demain...)

The Popular Music Series. Volume 3, Dirty Hands / Soap split 7" (1996)

Forcément vous me voyez venir désormais cette semaine, il n'y a plus de surprise : troisième volume du "club single" de Total Heaven avec dans ce split Dirty Hands d'Angers et Soap (possiblement de Bordeaux mais pas sûr du tout pour être honnête, les informations sur ce groupe étant quasi inexistantes dans mes sources habituelles*. Discogs évoque bien le trompettiste Michel Roux, justement originaire de la ville, qui a joué dans plusieurs groupes bordelais dont Straw Dogs, Robert & Mitchum (dans le premier EP que je n'ai pas encore évoqué), Les Have-Nots dont je reparlerai et ASPO notamment. SOAP... ASPO... une coïncidence ? Oui, car le style musical - le ska - n'a plus rien à voir, et pas de trompette dans ce morceau de Soap). Soap deviendra Tame et avec Tame on en saura peut-être plus, qui sait. Affaire à suivre, mais si un(e) lecteur(trice) a des infos elles seront évidemment les bienvenues. (Bingo, confirmation dans les commentaires)

Dirty Hands quant à eux furent formés par des ex-Noodles, Gilles Moret (guitare, chant) et Dominique Pasquini (guitare) rejoints par une section rythmique composée de Patrice Cottenceau (batterie, ex-Seconde Chambre) et le bassiste Alain Lardeux dit Boochon. Le groupe splittera en 1994. Or ce split date de 96, toutefois une petite chronique de ce disque dans l'Abus Dangereux Face 48 octobre-novembre 1996 (voir plus bas) cite une nouvelle section rythmique pour ce titre, donc on peut estimer qu'il y eut un bref retour de Dirty Hands, post-1994.

Deux très bons morceaux pop rock qui tournent en 45t. Excellente écoute. 

mais oui Régis, épouse-la !

"bleu électrique"

pas d'insert dans ce volume donc deux chroniques de zines pour l'illustrer : Abus Dangereux Face 48 donc, et Earquake n°51 de mars-avril 1997 (à droite)

*parfois je ferais mieux de vérifier mes skeuds plutôt que l'interweb. (extrait du livret de mon exemplaire de "Bordeaux Rock 1988-1998"). 

Une très bonne façon de rappeler que ce blog est complètement AMATEUR

The Popular Music Series. Volume 2, Guzzlers / Weak split 7" (1996)

Après un premier volume noise, Total Heaven enchaina son "club single" avec un second split orienté punk rock garage en mettant à contribution deux trios de La Rochelle : Guzzlers et Weak. Quatre morceaux évoluant davantage dans ma division et donc plus ma camelote que le premier split de la série. 

Contrairement à la rondelle verte, cette galette rose tourne en 45t et ça correspond bien à la vitesse des ces quatre morceaux un peu crades sur les bords mais percutants au possible. 

Notez que les deux rafales des Guzzlers, enregistrées au Studio Pôle Nord de Blois, ne sont pas dans l'ordre prescrit mais sont inversées, donc attention aux balles perdues ! 

infos de base sur l'insert

skeud rose fuchsia du plus bel effet

The Popular Music Series. Volume 1, Mary's Child / Anah split 7" (1995)

Attention aux chastes oreilles avec ce premier volume de The Popular Music Series du label de Saintes Total Heaven. On a affaire à de la noisy pop un tantinet énervée, voire juste du bruit. 

Tout d'abord les Bordelais Mary's Child, déjà passés par ici dans les compilations Never get plugged (Subtitled another way to cook) de la même année que ce split et Fair 97. Dans ce simple qui tourne en 33 tours ils signent deux titres même si seul le premier morceau, Cosmocats, est mentionné sur la pochette. Le petit insert nous apprend que le second, Debbie, est un extrait de leur passage aux Francofolies de La Rochelle 95. On a un peu de mal à reconnaitre le titre qui semblerait être le même que celui de la compil Never get plugged... Un détail, en vrai. Les deux morceaux restent éloignés du génial Génialoïde.

Puis lorsque vous pensiez avoir fait le plus dur, le groupe tulliste Anah déboule sur l'autre face avec ses 7 minutes et demie d'alternance entre calme et hurlements hystériques. Le chanteur a l'air de bien souffrir le martyre et d'ailleurs afin d'éviter que sa douleur ne se propage en moi, je n'écoute quasiment jamais cette face... Il y en a sûrement qui y trouveront leur compte et c'est bien ainsi.  

joli ptit skeud vert

insert

Top Blogs, Top Blokes

Je n'ai pas de colonne qui pointe sur les blogs que je suis régulièrement, quasi quotidiennement je peux même l'avouer, et comme je ne vais pas poster pendant quelques jours je me disais qu'il y a mieux à faire que de passer chez moi. Allez plutôt rendre visite à ces aficionados de zik, ces kopites du rock, plus simplement ces gugusses qui passent du temps à partager des trésors et auxquels je ne pense pas arriver à la cheville, point. En même temps je suis persuadé que beaucoup les ken déjà et font comme moi, (ken c'est de l'écossais, ça sonnait bien sur l'instant : connaissent, know, ken), et visitent sans relâche ces places fortes en quête du petit Graal de 2'30 qui les fera sortir de leurs gonds.

Dans le désordre,

Le Rock des Terroirs, vivier vivace de vieilles pépites méconnues voire inconnues de rock français même si ce mois-ci c'est plein cap Amérique du Sud exceptionnellement. Une riche idée d'ailleurs. Typiquement le blog qui me fait acheter des disques qu'il faudra aussi que je place chez moi un jour ou l'autre, c'est impossible autrement. Mais je le référencerai, toujours. 

Bouloup, de la musique et des souvenirs. Plein de pépites aussi, principalement de rock français mais pas que. Articles toujours intéressants à lire d'un ancien acteur de la scène toujours au contact. Plus qu'un blog un site web et un style de publication bien à lui, le roi du teasing avec soudain un coup de canon, une salve délirante de disques sortis de nulle part après deux semaines de silence. Unique.

 

Madchester Rave on, dédié au phénomène Madchester, aux groupes shoegaze et indie fin années 80 début 90. Je le suis depuis des années et s'il est redevenu public il y a peu, il est passé en privé pendant plus d'un an. Ne faisant pas partie des élus (à juste titre puisque j'ai manqué l'annonce), ça m'a vraiment dérangé. Tout ça pour dire que l'idée germe toujours. 

Why do things have to change, blog allemand regroupant punk oi ! hardcore international (parfois du français !). Il a même publié sans le savoir un de mes fichiers un jour. Sa réaction à ma remarque a été parfaite. Aucune esbrouffe ni réaction débile de meute comme ce fut le cas ailleurs. Un routier du punk, un blog bien établi avec ses presque 5 millions de vues. 

Tondeuz'N'Spike, punk oi! international principalement, spécialisé dans les dernières sorties ce qui permet de rester au jus. Indispensable blog connu de la scène, qui diffuse à bon escient. Une référence incontournable dans le style. J'attends toujours un 45t, un split à distribution limitée avec une pochette jaune et deux groupes parisiens qui jouent du bordelais, qui a débarqué un jour sans qu'on l'attendait et étant un peu trop loin pour bouger à temps je l'ai raté, mais toujours rien sur la Tondeuz'...

Systems of Romance, probablement le blog que je suis depuis le plus longtemps. Une merveille de partage coldwave / new wave qui après un coup de frein à main semble avoir repris des couleurs (noir, gris, blanc, faut pas déconner). Frankie Teardrop est la référence du blogueur musical pour moi je pense. Sa longévité et la qualité de ses publications, il a son serveur maintenant il faut dire, sont un exemple que je ne suivrai pas évidemment. Haar brut cessera d'exister bien avant d'avoir 18 ans, d'être beau comme un enfant, fort comme un homme. 

Curiosités Vinyles, une curiosité indeed car il s'agit en fait d'un forum (auquel je n'ai toujours pas accès pour intervenir d'ailleurs bizarrement). Pas si grave puisqu'on a souvent accès aux maintes trouvailles du taulier, disques souvent passés hors de mes radars. Dommage quand même de ne pas pouvoir participer car que de découvertes à chaque visite et les regulars sont des pointures. 

V/A, Côté avenue... Côté rue... LP (1984)

Enregistrée par le studio mobile tourangeaud Scène de Nuit qui avait notamment assuré Komintern Sect avec Nation païenne et Tous ensemble au Chaos Festival du Baron à Orléans un peu plus tard  dans l'année sur l'album Dernier combat, j'ai acheté cette compilation de 1984 un peu au pif un jour à Limoges chez Point Show, le disquaire devenu historique de la ville. Moins de 10 euros cela valait le coup de tenter avec Reactors dans le lot. Pas de livret par contre, merde, mais j'ai découvert ce manque bien plus tard, tout comme la présence du label Le Kiosque d'Orphée dans cette production, allié à Chipie Productions. Cette association n'a sorti que ce disque, en février 1984, pas si anodin puisqu'il évoque un embryon de la scène rock de Tours du moment : quatre groupes en forme, deux titres chacun. 

Le disque débute côté avenue avec Bocal 5 et à mon avis il faut vite zapper ces deux morceaux dispensables qui n'auguraient rien de bon pour la suite... mais c'était sans compter sur Nicolas Cruel (Brestois délocalisés à Tours) qui remettent tout de suite les pendules à l'heure avec Le temps, sa belle basse en avant et son saxophone bien cuivré, morceau enchainé avec un correct Besoin de quelqu'un. Les neuf euros étaient déjà amortis.

En face, côté rue, Kekko Bravo gagnaient carrément à être connus, je devrais acheter leur unique 45t d'ailleurs. Ces histoires de train me rappellent de bons mauvais souvenirs et je ne m'en suis jamais remis visiblement puisque j'y pense toujours. Deux morceaux vraiment au top.

Enfin, Raz le bol avec un z, de Reactors (j'ai pas pu, j'ai mis le s dans la playlist) qui conclue cette affaire tourangelle est un titre qui a tellement fière allure que je le hisse d'emblée au rang de classique du rock français ! Tout simplement. 

Sachant que la plupart des lecteurs(trices) de ce blog ne sont pas né(e)s de la dernière pluie et en connaissent un rayon, peut-être y en a t-il un ou une qui possède le livret de cette compilation ? Merci d'avance pour le partage. 

En attendant l'arlésienne, je m'en suis construit un tout seul de livret, avec l'aide précieuse du fanzine local Surf up, le n°5 de janvier 1984 qui relate la soirée au Pym's du 16 décembre 1983 avec les quatre groupes du skeud dans la salle (et peut-être aussi Pascal Arcade, va savoir) !

côté rue, assurément

"Riff hifi sur la villle", extrait de Surf up n°5 (janvier 84), fanzine de Tours réalisé par Hervé Bourit

Guerre Froide, S/T Maxi 45t (1981) RE (2015)

Avec cette canicule qui s'abat sur l'Europe, je me disais qu'un zeste de froidure ferait du bien à tout le monde. Même ici en Ecosse on suffoque puisqu'à l'instant précis où j'écris ces lignes le thermomètre dehors affiche... 25 degrés (à l'ombre). C'est ça marrez-vous, mais le ressenti c'est du 40 bien tassé j'vous l'dis ! Hey, une colline de notre Arthur's Seat bien-aimé a même pris feu ce weekend, et si le brasier vient sûrement d'un connard d'humain cela prouve que l'herbe est bien sèche même chez nous. Faut pas croire ! 

Comme je n'ai aucune intention de suer à grosses gouttes en tapotant frénétiquement avec les indexes sur mon petit clavier je ferai court, très court : l'historique de Guerre Froide, la page Bandcamp de Guerre Froide, le site de Guerre Froide. 

J'ai le repress de 2015 signé Born Bad Records qui est présenté ici bas. L'original était sorti chez Stechak en 81. Ce maxi est un pur classique cold wave. 

On a déjà écouté Guerre Froide sur Haar brut dans la fabuleuse compilation Amiens Underground 1977-1996 (2021), le groupe étant originaire comme chacun sait de la capitale picarde. Une nouvelle rasade de fraîcheur sombre d'ailleurs cette compile. 

chouette lecture sur cette pochette intérieure