Welcome to Julian, Surfing on a T-Bone + cd promo (1995)

Dernier album de Welcome to Julian mais le moins à mon goût très certainement, et pourtant c'est un groupe que j'affectionne. Encore que grâce au blog je me suis un peu replongé dans ce disque ces dernières semaines et je pense que j'aurais pu l'écouter un peu plus souvent. L'album de la maturité diront certains, quelle horrible expression. Produit à New-York par Nick Sansano (Sonic Youth, Public Enemy) l'album signale l'adieu à l'Angleterre et ça, ça passe rarement chez moi. J'ai toujours été bien plus british que ricain au niveau musique. On a donc droit à du gros son sur cet album, qui remplit bien la pièce, mais la mélodie devient secondaire. Limite c'est du grunge expérimental, prétexte à faire du bruit. Les paroles sont aussi moins intimistes que sur Never so close, et témoignent de la réalité amère de l'époque. A noter que le morceau en Français, Connais-toi toi même, une sorte de hip hop à la sauce Julian, a été plus ou moins imposé par la maison de disque qui voulait avoir un morceau exploitable en radio pour assurer les ventes. Je ne l'ai jamais entendu sur les radios que j'écoutais donc peut-on dire que c'était vraiment une bonne pioche...?  Sans surprise, Satisfied qui est un morceau paisible a ma préférence.

Chaque musicien a son 4 pistes et le cd promo qui venait avec l'album offre 4 titres enregistrés tour à tour par Fred, Lionel, Philippe et Jacques. Cool. 

cd promo

Voices of Belleville, East side EP 7" (1999)

La pochette de ce disque est mythique dans la mesure où elle est une copie carbone (comme on disait avant) de celle du légendaire Skinhead moonstomp de Symarip. Ensuite les acteurs sont plus ou moins connus évoluant ou ayant évolué dans des groupes skins comme Moonlight Wankers, HardxTimes, Anti-Patik, 8°6 Crew... Au niveau du style, c'est de la Oi! bien entendu mais que je qualifierais de mélodique: c'est carré, rapide comme il faut, et le chanteur ne s'époumone pas démesurément dans l'esquimau comme une brute épaisse comme c'est souvent le cas de nos jours, ce qui fait qu'à chaque fois qu'un nouveau groupe de Oi! surgit, on a droit au même tabassage de tympans et sauf exceptions c'est extrêmement fatiguant, et très monotone. Ou alors je deviens trop vieux, ce qui est aussi une explication possible. En parlant d'âge, ce disque d'un autre siècle a déjà 24 ans.

Pour plus d'infos sur V.O.B.  voir l'incontournable label/fanzine Une Vie Pour Rien qui les avait interrogés ici. Par ailleurs, le disque fut distribué par les Rennais d'LTDC. Et Rien regretter est un standard. Sorti sur un (leur ?) label éphémère, "Décadents et corrompus skinheads", D.C.S.

cover et original

tiens, cette dédicace ci-dessous est familière...

pochette dépliable dépliée avec trombinoscope (bizarrement on y voit "Cochran")

Lolitas, Bouche-baiser (1990)

En 1990 Lolitas est un groupe de rock uniquement franco-allemand et pour cause: sur ce lp qui est leur quatrième, Michele "Tutti Frutti" Bordini, l'Italien membre historique des Lolitas qui a quitté le groupe au milieu de la session d'enregistrement de l'EP précédent, est définitivement remplacé par Peter "Tex Morton" Hajunga, guitariste local. 

Lolitas a été fondé à Berlin en 1986 par la française Françoise "Cactus" Van Hove et le franco-allemand Coco "Nut" Neubauer (né en Dordogne) qui se sont rencontrés dans la ville emblématique de l'Allemagne de l'Ouest d'alors et se sont liés d'amitié. Venue de la Forêt Noire, Olga La Basse complétait le quatuor d'origine depuis le 2ème album. Elle illustre d'ailleurs (je ne crois pas me tromper) cette très jolie pochette de Bouche-baiser. 

Les textes en français* de Cactus ne seront pas un obstacle au succès qu'ils connaitront outre-Rhin et ils joueront dans beaucoup de salles à travers le pays. Au contraire, ces paroles leur ouvreront même les portes de New Rose qui les remarque et décide de distribuer leurs disques en France. C'est au cours d'une fête organisée par New Rose pour le Berlin Independent days festival qu'ils rencontrent le guitariste chevronné Chris Spedding qui est charmé par leur rock en Français et accepte de produire ce 4ème album à New-York. Le résultat est très bon, teigneux et tendre à la fois, comme en témoignent les chouettes Sylvester Stallone et Le cadeau. L'album sera bien accueilli en France et en Allemagne, mais les Lolitas, pour cause d'éloignement, joueront toujours aussi peu dans l'hexagone et n'y rencontreront pas le même succès qu'en Allemagne.

Note: Françoise Cactus a malheureusement succombé à un cancer en février 2021, à 57 ans. Ruhe in Frieden. 

sur les bords de la Olga

*Les textes sont traduits dans la langue de Goethe sur la pochette intérieure.

Bulldozer, S/T (1978)

Bulldozer est un groupe punk rock parodique au sein duquel se dissimulent 3 membres de... Martin Circus (Gérard Pisani "Gerry Zipanar" à la guitare, Jean-Pierre Brault "Jérôme Boche" à la basse et Paul-Jean Borowski "Emile -Lulu- Palfiume" qui prend le chant), le batteur d'Au Bonheur des Dames Philippe Leroux "René Moulinot" et enfin le guitariste d'Extraballe Rudy Muller "Lolita Carabine" (accessoirement Lol celui qui menait l'orchestre de l'émission "Nulle part ailleurs" au bon temps de Canal +).

L'aspect punk pur et dur perd un peu de sa substance lorsque l'on sait qui sont aux manettes, mais il n'en reste pas moins que ce disque est réussi et est devenu culte ne serait-ce que pour les paroles assez désopilantes et le ton cynique général de l'oeuvre. Une curiosité opportuniste assez géniale donc qui sort en pleine vague punk 77, et qui a depuis été rééditée en cd. Le groupe a ensuite essayé d'en remettre une couche avec un 2ème album "Des gamelles et des bidons" mais là il n'est plus question de punk, et perso je ne lui trouve pas d'intérêt. 

pochette reprise par la compil pirate Killed by Death 200 "Rare punque français '77-83' que je posterai un de ces 4

textes plus lisibles ici scannés que sur le verso photographié

Watoo Watoo, Picture of a lost friend. CD 3" (1999)

Encore un cd de petite taille parfaitement présenté par le label US Radio Khartoum. La deuxième production d'une vieille connaissance du blog, Michaël Korchia et le groupe qu'il formait avec son ex-épouse Pascale: Watoo Watoo. C'est l'occasion de rendre hommage à Martin Duffy qui est décédé il y a moins d'un mois (18 déc). L'ancien clavier de Felt a été une inspiration pour MK. 

Ce mini-album débute tout en douceur, pop jazzy caressée par le chant toujours joliment fragile de Pascale. Puis flâner sur le magnifique Alcatraz Avenue devient un must absolu, (le sample vient d'une session radio de The Wedding Present) et la suite du disque se laisse glisser dans du coton jangly pop. Les superbes guitares sont assurées par Antoine Chabert (ex Yachines) et Didier Duclos, puisque comme MK l'écrit lui-même sur le site de Watoo Watoo, il est un piètre guitariste !... 

Le cd est dispo sur la page Bandcamp et je précise que Michaël m'autorise à publier ses oeuvres sur Haar brut car il préfère que ses morceaux soient écoutés de toute façon. Je vous invite toutefois à vous procurer ses disques, car ne pas les acquérir à des prix si modestes serait simplement criminel. 

Radio Khartoum

Coup D'Grizou – Le meilleur et le pire EP (1999)

Très peu d'infos sur Coup d'Grizou à part qu'ils sont de Montceau-Les-Mines et il me semble bien que j'étais passé par là en manoeuvre dans mon camion de transmetteur en route pour passer un pont construit par le Génie au-dessus du Rhin. Franchement pas un grand souvenir la traversée de cet Est de la France. Tristesse même (bon en même temps il est vrai que je m'étais enfin serré Elle le weekend d'avant et Elle me manquait gravement dans le camion...)

Sans transition, je dois pas mal au batteur de Coup d'Grizou, Jean-Marc, qui m'a permis de découvrir/retrouver pléthore de groupes punk grâce à son blog Pay No More Than qui a cessé d'émettre en 2017 (et j'espère que tout va bien). Un puits sans fonds. Jolicoeur nous avait tendu un piège sournois sur le forum Keponteam à propos des groupes "écoutables ou pas". Un vaste débat. Je me pose d'ailleurs toujours des questions sur certains groupes à poster ou pas sur ce blog. 

Le paradoxe est que Coup d'Grizou sort chez Crânes Blasés, qui plus ou moins deviendra Bords de Seine. Label que j'aime beaucoup, mais qui est quand même considéré dans "le milieu" comme borderline. Je ne vois pas pourquoi, la preuve: Coup d'Grizou !