mercredi 13 décembre 2023

Catherine Bardin, Le pont des soupirs. 45t (1979)

500ème article sur Haar brut, le jour de mon anniversaire, absolument non programmé croyez-le ou non, je viens de réaliser la coïncidence. Et ce serait con de ma part de rater ça.
Je vais donc en profiter pour vous filer une de mes Madeleines de Proust. Je dirais même LA Madeleine ultime, puisqu'elle m'a "hantée" des décennies, cette Mado.  

Depuis mes 11 ans, l'air m'est resté dans la tête, un petit bout de refrain mêlé à des mmm, mmm, imprimé dans ma cervelle de linotte. 
Le contexte est un matin vers 6-7h du mat', un départ en vacances. De notre chambre à tous les 3 (frères), j'entends cette mélodie, blotti dans mon lit, à peine réveillé, au 6ème étage de notre HLM de la rue du Télégraphe dans le 20ème à Paris, les notes émanaient du poste de radio familial dans la cuisine, vraisemblablement branché sur RTL. J'écoute et je suis comme en apesanteur, une sensation incroyablement agréable. Elle m'est restée toute ma vie cette émotion, cette mélodie. Je n'ai jamais su de qui il s'agissait. 
Et puis la vie a continué, je n'y ai plus pensé, mais de temps à autre l'air revenait, je ne sais pas pourquoi, de temps à autre, j'avais besoin de retrouver cette apesanteur, ce moment de vulnérabilité complaisante. Et je m'en voulais de ne pas savoir qui chantait cette chanson. 
L'interweb est arrivé dans les années 90, puis les années 2000 ont commencé à le faire progresser à pas de géant et l'air m'est revenu à nouveau. J'habitais alors en Ecosse. Youtube existait, Discogs existait. Et le peu de paroles subsistait encore dans mon esprit, mmmm.... mmmm.... le pont des soupirs... mmmm, en gros, c'était tout c'était peu, mais avec de la chance ça pouvait être le titre ! Et je me suis mis à chercher et j'ai finalement trouvé. 
Mon guilty pleasure suprême, encore que finalement ce n'est pas du tout un guilty pleasure. Mon seul guilty pleasure en vrai c'est le boys band anglais Five avec Keep on movin'la zone complète ! Je l'adore ce titre et j'ai même acheté le cd single ! Indispensable pour les fins de soirée désinhibées lorsqu'on s'en bat les couilles de tout. 

Catherine Bardin c'est bien autre chose donc, finalement démasquée en 2000 et quelque, (je n'ai pas retrouvé la date de mon achat en ligne).
Et les paroles de cette chanson, à 11 ans, je n'aurais jamais rien capté. Alors que c'est clair comme de l'eau de roche, et c'est très joli. Rien de masculin, rien de viril, mais on n'en est plus à celui qui pisse le plus loin, passé l'âge de cacher ce que j'écoute (bon je dis ça, mais c'est pas vrai pour tout. J'ai même un jour cassé un disque en morceaux tellement j'avais honte de l'avoir acheté - distro brestoise, si vous voyez ce que je veux dire-, une pochette rouge dégoûtante que je n'aurais jamais pu assumer si un jour mon fils était tombé dessus, d'autant que je ne l'écoutais jamais et que je n'ai jamais compris pourquoi je l'avais commandée... Un moment d'égarement incompréhensible, le mal était fait). Bref. 

Un petit plaisir personnel, Le pont des soupirs. J'ai 11 ans à nouveau.




10 commentaires:

  1. joyeux anniversaire. Ness

    RépondreSupprimer
  2. Bon anniversaire Malto et merci pour ce très beau titre de pop des 70's.
    makhno

    RépondreSupprimer
  3. merci Ness et Makhno. J'en profite pour célébrer avec des chiffres : en moins de 2 ans Haar brut c'est 500 articles, 1188 commentaires, 100 000 vues (chiffre atteint aujourd'hui), pas mal du tout.

    RépondreSupprimer
  4. Mmh, oui ça me remonte en mémoire aussi, un peu France Gall style, c'est bien produit et orchestré, il y a une "texture" dans les 70's qui vient je crois des magnétos à bandes, je préfère et c'est pas de la nostalgie pour ma part.

    RépondreSupprimer
  5. désolé pour le retard,bon Anni Malto.moi aussi je suis de décembre mais c'est pas encore passé.

    RépondreSupprimer
  6. Merci à vous 2, et surtout pour vos contributions régulières.

    RépondreSupprimer
  7. Bon anniversaire, champagne ! (brut, évidemment !).
    Je me souviens d'avoir entendu 'Le pont des soupirs" à la radio, c'est toujours agréable à écouter en cette fin 2023.

    RépondreSupprimer
  8. Le jour où j'ai cessé d'obéir aux poncifs des genres que j'affectionnais le plus, où je me suis rendu compte que le disco c'est pas forcément sale et que dans la chanson française il y a plein de bonnes choses, un verrou a sauté et ça m'a fait un bien fou !

    RépondreSupprimer