vendredi 28 février 2025

Jacques Mesrine Xperience, Broussard m'a tuer LP (2024)

Toute première production d'un nouveau label de Touraine, Décadence Nocturne Records et on peut dire qu'ils ont mis le paquet pour leur début avec Jacques Mesrine Xperience ! Rien que le titre de l'album-compilation donne envie d'acheter le skeud. 
Je n'ai découvert ces gugusses qu'il y a deux ans à peu près, au travers de leur CD démo 6 titres datant de... 2004. Un disque bien caché, bien sous le manteau qui n'a jamais transpiré sur le net on se demande bien pourquoi. On l'aurait eu sinon à Keponteam, c'est clair. Faut pas non plus me faire dire que le Tourangeaud n'est pas prêteur mais le cas est surprenant. Ok peu importe, il est là maintenant 20 ans plus tard. La démo sur vinyle, avec en bonus des reprises de Reich Orgasm, Crise de Nerfs, Trotskids et Collabos qui sur le papier donnent un petit aperçu du style de JMX malgré eux. 
Jacques Mesrine Xperience est un groupe de Tours composé de Marc-Jacques (guitare rythmique), Michel-Jacques (lead guitar), Emile-Jacques (chant, textes), Guy-Jacques (batterie) et Francis-Jacques (basse) et le plus simple est encore de lire un entretien du groupe ce qui m'évitera de paraphraser et un travail de réflexion. C'est vendredi, merde. Tiens par exemple, vous comprendrez pourquoi un groupe de Tours nous sort un morceau sur les mondialement connus hooligans de Nantes.

Comme ce super skeud vient de sortir, à l'instar du site-référence pour ce genre de musique et spécialiste des sorties récentes, Tondeuz'n'Spike, je n'ai mis que du mp3 très basse qualité. Normal, on peut facilement se procurer ce 33t chez Decadence Nocturne ou par email (decadencenocturne@gmail.com), mais aussi chez Christophe de Dirty Punk Records, Bertel de Primator Crew, ou encore Ben & Karott d'UVPR par leur distro, il faut chercher, quoi. Je sais c'est dur. Fiez-vous à ce bon Professeur Thibaud, chercheur devant l'Eternel, qui lançait après ses recherches sur la mouche qui pète : 
- Ouais envoyez des sous... Plein ! 

Ah oui, il existe une vidéo sur la chaine de Décadence Nocturne qui montre pour le plaisir des yeux une performance scénique spectaculaire du groupe au bar Le Napoléon à Tours (37) le 2 octobre 2004. 
Y a pas à dire, ça balance dur à Tours.


et ce sera tout pour aujourd'hui

jeudi 27 février 2025

Little Nemo, Past and Future K7 - LP (1987) (2013)

Pépère ce soir. Extrait de la page bandcamp du label catalan Domestica qui a eu l'heureuse idée de cette réédition en 2013, extrait lui-même du site de fan de Little Nemo :

"Past and Future a été à l'origine autoproduit et autodistribué par Little Nemo sur son propre label Artefact, en édition limitée à 500 cassettes, sortie en juin 1987 et épuisée en quelques mois.
L'album se veut conceptuel :
- Une face "Passé" avec une chanson sur le temps qui passe (A day out of time), l'adaptation chantée du poème de Baudelaire À une passante, Maison vide l'histoire d'une maison hantée à la manière d'Edgar Allan Poe, Vieillesse sur la solitude de l'âge canonique et se termine par une version valsée de La Ballade des Pendus de François Villon le 19ème siècle.
- Une face "Futur" qui commence par Secondes, en référence au compte à rebours jusqu'à l'an 2000 installé au Centre Beaubourg à Paris. Le thème du temps et les pendules qui tournent à l'envers sur Counter-Clock World, suivi d'une chanson sur la série télévisée des années 60 "Le Prisonnier", Be Seeing You avec un son de clavier rappelant The Stranglers. Il se termine par Future is now et est artificiellement lié par le personnage d'Alan qui apparaît dans plusieurs chansons.
Musicalement, cet album présente des chansons addictives et définit déjà les marques de fabrique de chaque musicien, les titres les plus synthétiques et énergiques pour Olivier, Vincent révélant son goût pour les rythmes ternaires, le piano et les poètes français maudits. Little Nemo affiche déjà une personnalité marquée.
En 1989, le groupe a signé sous licence avec New Rose pour le LP Sounds In the Attic (sur le sous-label Lively art), après que New Rose ait distribué l'EP autoproduit Private Life en 1988. 
En 1990, New Rose a réédité Past & Future sur cassette, et 500 autres exemplaires ont été vendus.
Sortis pour la première fois en vinyle, ces enregistrements originaux ont été réalisés par le groupe sur platine cassette 4 pistes en 86-87, à l'exception de la piste A2, enregistrée sur magnétophone 8 pistes au Studio 20PM à Lyon (mars 87)."

Entre 85 et 100 euros chez Discogs, quelle plaie. Pour des originaux c'est déjà portnawak mais des rééditions, sans déconner. J'ai raqué 17 euros en 2014 pour ce disque. 



mercredi 26 février 2025

The Strikers, Riots in Brixton 7" (1988)

Continuons dans le 45t, restons en 1988, mais migrons un peu plus au sud : à Toulouse, ville dans laquelle ont sévit brièvement The Strikers, que l'on a déjà écoutés sur la compilation An emotional beat in a world of fury (1988) avec le morceau Losing you. 
Tout comme The Mobile Hoovers"Les Grévistes" de la ville rose étaient emmenés par un Anglais, Neil Harris, éprouvé par les émeutes raciales de Brixton de 1981 dans lesquelles il semble s'être jeté corps et âme. Enfin il a surtout jeté des pavés sur la maréchaussée londonienne si j'en crois l'article plutôt complet d'Abus Dangereux (plus bas) et dans la foulée a fondé un groupe rockabilly The Psychotics. 
Puis vint le temps des vendanges dans le sud-ouest de la France et sa rencontre avec Bernard Rochefort le manager d'un groupe local en instance de split (Rocky Grazziano et ses Puncheurs) qui cherche un chanteur. Neil se joint donc aux frères Guiraudet, Robert "Robot" et Nicolas "Latex" (respectivement basse et batterie), Didier Richefeu (guitare solo, ex-Courrier de Lyon) et Eric Subra alias Ricky "Banlieue" (guitare rythmique, ex-Vespa Bop). En effectuant mes recherches j'ai tristement découvert qu'Eric est décédé il y a presqu'un an, en avril 2024 (Repose en paix Ricky)...

The Strikers enregistrent le disque à Londres, profitant des connaissances de Neil Harris dans la capitale anglaise, mais comme pour le skeud publié hier, celui-ci, sorti chez Gymnote Mission (Lyon), ne reflète pas l'énergie voire la sauvagerie tendance psycho qui étaient semble t-il déployées en concert par le groupe (surtout par le chanteur à la forte personnalité). Ces deux morceaux à l'excitation contenue sont pourtant excellents : du rock vraiment emballant même si ok un poil trop sobre pour ces fameuses Riots in Brixton et plus rock garage, plus tendu, pour Pay day mais c'est normal : il est question de fric. 
On l'a compris aux titres, l'ambiance sociale détestable des années thatchériennes au Royaume-Uni est bien palpable dans ces deux faces. Le groupe s'est (peut-être trop) appliqué pour ce premier enregistrement, au détriment de leur fougue naturelle mais franchement le single n'en respire pas moins la classe. 
Outre les gigs, The Strikers projettent ensuite de retourner à Londres enregistrer un mini-lp 5-6 titres mais finalement tous ne pourront pas effectuer le voyage. Le groupe se scindera en deux et cessera d'émettre pour de bon. 
Parmi mes sources cette (décidément) excellente page d'Archives du Rock Toulousain). 

Didier et Ricky devant, le géant anglais derrière avec les frangins Guiraudet


l'insert


Abus Dangereux Face G juin-septembre 1988

mardi 25 février 2025

Mik Beethoven & The Magic Band, S/T 7" (1988)

Mik Beethoven & The Magic Band, groupe un peu mystérieux car les informations ne sont pas légion. Donc si vous en avez, partagez-les. Même les auteurs de la compilation Livin' underground - The French Rock Scene 1983-89 le reconnaissaient lorsqu'il s'est agit d'écrire un petit laïus sur chaque groupe de leur compilation. (voir photo plus bas). Ils nous apprennent tout de même que c'est un quatuor d'Angoulême et j'invite à découvrir les petites gueules de Mik Beethoven & The Magic Band dans un clip sympa réalisé en 1986 d'un titre qui n'aura pas connu les honneurs du pressage et c'est fort dommage : No mercy
Un seul disque à leur actif en effet : ce 45t sorti chez Fu Manchu Records, enregistré à Bordeaux au Chalet par l'incontournable tandem girondin Jean-Marc Sigrist et Kid Pharaon en février 1988. 
Il a reçu de bonnes critiques dans Abus Dangereux et Rock Ballad. La première face est à la fois frustrante et jouissive. Les répétitions interminables de la même phrase auraient tendance à lasser rapidement mais soudain la monotonie est rompue, par deux fois, avec un tel panache que tout est oublié et que je crie au génie. La face b A vampire's lament est plus nerveuse certes mais elle ne me colle pas les frissons d' I need your lovin'
Mik Beethoven & The Magic Band sont Mik Beethoven (Mickey Gaboriaud) au chant et à la guitare, Hermann Zulu le bassiste choriste, Jean Le Terrible le lead guitar choriste, Krila à la batterie et également aux choeurs. 
Krila sera aussi batteur du groupe bordelais Blindfolded.




on en apprend un peu sur ce fameux Mik

dimanche 23 février 2025

Gypsophile, Les profils des dômes CD (2004)

Une fois n'est pas coutume une douceur dominicale et une fois encore ce sont nos amis rennais parisiens de Gypsophile qui s'y collent avec leur cinquième album Les profils des dômes, troisième parution sur Haar brut. Il s'agit là d'une copie promo faite à l'arrache semble t-il puisque tout est un peu de traviole sur cet emballage. Mais comme me l'indiquait Olivier Blot (Ray Star Kelly, Bagatelle, Freluquets) le bassiste de trois albums de Gypsophile :
- les profils des dômes c’est vraiment du home made. Nous l’avons enregistré chez Colin le saxophone. On avait profité des premiers logiciels comme Garage Band pour le faire nous même. L’ambiance était comme un groupe de free jazz. On avait la trame mais on a un peu improvisé."
Le résultat est intimiste, calme, et contraste avec le vent ici qui souffle comme un taré, à en déraciner les arbres !  Heureusement qu'il n'y a pas de rugby à Murrayfield aujourd'hui...

Le disque apaisant par excellence, l'abri parfait contre la tempête bâti par Guillaume Belhomme (textes, musique, guitares, voix) auquel Olivier Blot (basse), Colin Barbier (saxophone), Marine Livernette (voix) et Petr Grisli (piano, flûtes) ont chacun(e) ajouté leur sobre mais essentielle pierre. Je m'y sens toujours bien après une bonne bourrasque, histoire de continuer à jacter météorologie. Les hôtes qui, à table, remplissent comme des métronomes ton verre à chaque fois qu'il est vide, ça me plait toujours. 

Cet album est la première production de leur propre label Lenka Lente. 
Les profils des dômes rassurent, les profils des dômes sont là. (Les voûtes immenses (sous)).

Bon, s'agit pas d's'endormir non plus, on joue les Italiens tout à l'heure !...




jeudi 20 février 2025

The Mobile Hoovers, S/T 7" (1989)

The Mobile Hoovers fut un groupe d'Orléans composé de trois Français - Hervé (guitare), Patrick (basse), Sylvain (batterie, choeurs), et un Anglais - Jake (chant et guitare). Sylvain a joué dans Infra Rouge un groupe punk d'Orléans. J'ai un enregistrement d'un groupe Infra Rouge sans trop d'info avec trois super morceaux bien dans le ton skunk des années 80 : Dans la rue, Guerre froide, Jeanne la Pucelle et vu le dernier titre c'est le même groupe. 

The Mobile Hoovers ne produisirent qu'un seul 45t ici présent, enregistré au studio A7 à St Jean de la Ruelle dans la banlieue orléanaise, mais jouèrent plusieurs concerts dont une première partie de Noir Désir dans la ville de la célèbre Pucelle. 
Ce single d'excellente facture offre deux compositions faisant la part belle aux guitares, solides et efficaces, chantées en anglais : un sympathique Urban cowboy, clairement le single, avec le petit passage d'harmonica qui va bien, et Lizard dont on trouve un clip de l'INA sur Youtube, plus sec et plus nerveux vers lequel va ma préférence.
Production 2F Des Disques qui aurait du être distribuée par GMG mais le groupe se retrouvera avec 1000 exemplaires sur les bras si j'en crois l'article d'Abus Dangereux publié plus bas. 
Ils enregistrèrent ensuite trois titres à Radio France Orléans dont le magnifique Ghosts of Marston Moor qui seul figurera sur un disque, disque qui aurait pu être un sacré tremplin : la compilation Contresens des Inrockuptibles (dans les versions K7 et CD). On a fait pire mais que nenni, on n'entendra plus parler de The Mobile Hoovers malgré la note dans Contresens qui annonce pourtant un album à paraitre chez Boomerang*(sic) / Danceteria. Le morceau de la compile évoque la Bataille de Marston Moor qui eut lieu dans le Yorkshire en 1644 pendant la Première guerre civile anglaise et impliqua des troupes écossaises de chaque côté des belligérants : les royalistes de Charles 1er et les traitres se battant pour l'infâme Oliver Cromwell. La peste et le choléra. 
The Electric Light Orchestra en fit également une chanson, bien avant nos Aspirateurs Mobiles, en 1971 sur leur premier album. 
L'oeuvre de nos Orléanais démonte sans coup férir celle, indigeste, des Brummies. Orléans 4 - Birmingham 0

* Boom Rang


Abus Dangereux, face O - février 1990


mercredi 19 février 2025

The Sambas, Une époque formidable LP (2022) + No pride, no shame EP 7" (2018)

Jamais entendu parler de musique soi!l ? Hé bien c'est maintenant ou jamais avec The Sambas, groupe Soi!l de Paris, puisqu'ils se présentent ainsi sur leur page FB. 
La soi!l, ou la fille bâtarde de la soul et de la oi!... Soit. 
Le meilleur exemple d'une filiation un peu similaire pourrait être le groupe anglais mythique Redskins qui figure comme par hasard parmi leurs influences (voir verso du livret plus bas). On peut aisément le déceler dans la musique et l'engagement des textes des Sambas, même si ces derniers jouent dans une division inférieure. The Jam est une autre de leurs influences et j'ai la tristesse d'évoquer le départ en voyage sans retour du légendaire batteur Rick Buckler, parti il y a deux jours... 
J'avais vite apprécié l'EP No pride, no shame sorti en 2018 mais la digestion d'Une époque formidable (2022) fut un peu plus lente car un poil plus déroutant, cet album. Il faut se le caler au bon moment pour finalement l'adopter de manière définitive.
Le disque a été enregistré en 2021 au studio Cargo à Montreuil et il s'agit d'une co-prod internationale avec Fire and Flames Music en Allemagne, Dure Réalité au Québec, Discos Machete au Mexique, Rumagna Sgroza Records en Italie et pour la France, les labels et distros Kanal Hysterik, Rudy’s back et Rusty Knife records. La pochette cartonnée old school sérigraphiée est carrément classe et zarb' à la fois. Le livret avec textes, illustrations et photos est tout aussi classieux. Le contexte pandémique est identifiable et le titre est aussi vraisemblablement un clin d'oeil au film de Gérard Jugnot de 1991.  



1ère et quatrième de couverture du livret et son juste milieu


l'EP 7" No pride, no shame (2018)


Le 15 novembre 2023 leur page FB annonçait l'arrêt de fabrication définitif des Sambas après seulement ces deux bons disques. Dommage...










...il reste mes iconiques chaussures du même nom. À mes pieds depuis le début des années 90 (malgré quelques passes de temps à autre à la fratrie d'en face).  



samedi 15 février 2025

Candle, Beginning blue EP CD (1992)

Restons en 1992. Candle est le groupe qui a précédé Carmine que l'on peut écouter sur Haar brut avec deux 45t : A larger sea (1994) et le split avec Hood. Il s'agit du même duo, Julien Retaillaud et Isabelle Andrès mais histoire de marquer leur départ brutal du label Lithium alors qu'ils venaient d'enregistrer leur album (Visual), le groupe décidera de changer le nom Candle pour Carmine et de créer leur propre structure, Karina Square.

Beginning blue sera donc leur seul disque sur le label nantais de Vincent Chauvier. Candle avaient  également été contacté par Alan Gac de Rosebud au même moment que Lithium mais ils choisirent ce dernier qu'ils estimaient plus en phase avec leur musique. Le groupe passa 5 jours dans un studio 24-pistes (le Studio Madeleine) pour enregistrer cet EP avec la liberté de choisir leurs morceaux. Les problèmes avec Lithium commencèrent peut-être avec la pochette choisie par le label qui déplut au groupe ainsi que la promotion du disque. Une nouvelle orientation musicale, des désaccords sur l'album à venir et vraisemblablement aussi des égos peu conciliants de chaque côté aura eu raison de cette collaboration éphémère mais réussie avec ce brillant EP. 

Beginning blue est donc la seule trace de Candle sur Lithium mais quelle belle rareté. Difficile d'exister lorsqu'on est un groupe français évoluant dans le shoegaze (même s'ils s'en défendaient à en lire les interviews), car il s'agissait du terrain de chasse des groupes anglais principalement. Pourtant le New Musical Express (NME) leur accordera une bonne chronique dans leur rubrique consacrée aux Singles. Arnaud Viviant lui les descendra sur France Inter lorsque Bernard Lenoir diffusera le pourtant phénoménal No eyes qui ouvre le disque. Il met plusieurs secondes à émerger mais lorsque le son parvient enfin dans les enceintes, c'est pour décoller directement vers la stratosphère. Un vrai morceau d'anthologie. Il fallait vraiment être blasé ou avoir les esgourdes pleines de cire pour ne pas l'apprécier à sa juste valeur et se fondre dans son atmosphère sonique et vaporeuse. Le disque sera bien accueilli par ailleurs, dans les zines Charivari, Hyacinth ou Ritual par exemple. 
Les autres titres de l'EP suivent le même chemin noisy, avec des structures moins fluides et des guitares un peu torturées (Beginning blue notamment), ambiance planante et voix en apesanteur sur Burning blind et un final épatant qui remet du rythme et tout le monde en... Harmony. Julien et Isabelle jouent tous les instruments avec un talent indéniable. J'aime beaucoup le jeu de batterie qui permet à l'EP de rester les pieds sur terre. 
La version uncut de l'EP est dispo sur la page bandcamp de Candle/Carmine, ainsi qu'un enregistrement en concert à Orsay en 1992. 

Sources : le blog de Karina Square et l'ouvrage indispensable Les années Lithium (Langue pendue n°11) de Renaud Sachet. 

vrai qu'on a vu mieux qu'une espèce d'algue sur une pochette de chez Lithium... 



Chari Vari ! n°1 (janvier 1993)
Ritual n°17 (juillet/août 1992)

jeudi 13 février 2025

Mumbly, Démos 92-93. CD (2025)

La semaine dernière à l'occasion de la sortie de la réédition de La débauche des Freluquets, j'évoquais les plaisirs simples procurés par l'écoute de démos. Figurez-vous que l'été dernier j'ai eu le privilège d'en recevoir 10 d'un coup : des démos de Mumbly datant de 1992-93. Je ne peux imaginer avoir été l'unique beta testeur et je n'ai par bonheur pas été le seul élu non plus à déclarer ma flamme pour ces démos puisqu'aujourd'hui elles font figure de nouveautés dans les bacs (virtuels) de 2025 ! 

Les deux disques existants du groupe, alors composé d'Aurore Bacmann, Pierre Boucher de Crêvecoeur et l'auteur généreux de ce cadeau Michaël Korchia, ont été présentés sur ces pages il y a quelques temps : Being Ernest (1998) et Mumblybule (2013). Ce sera l'occasion d'y jeter une nouvelle oreille, surtout en ce qui concerne Being Ernest puisque trois morceaux de ce Démos 92-93 avaient été retravaillés sur cet album de 98 : Gold mineErnest, et Pink moon
Car si Being Ernest est leur premier album en 1998, Mumbly a été fondé bien avant, en 1991, par Michaël Korchia et Luc Barjot qui vont recruter le batteur Olivier Bickart. C'est donc dans l'univers du trio d'origine que ce disque de démos va nous plonger avec sa musique sans artifice enregistrée sur un 4-pistes K7 Fostex. Comme il s'agit d'une entrée de gamme, la mission était quasi impossible de remixer numériquement des enregistrements si cheap à la base et les bonifier idéalement. L'écoute et la découverte de ces petits diamants non polis n'en demeurent pas moins hyper excitantes. 

L'univers musical du groupe tourne à l'époque autour du Velvet Underground, Buzzcocks, The Feelies, Ride, Pale Saints ou Kid Pharaon, pour ne citer qu'eux. Du beau monde. C'est donc naturellement que le disque débute et s'achève par deux reprises : She's my best friend du Velvet parfaitement exécutée, et Livin' underground de Kid Pharaon & The Lonely Ones dont Luc était fan, qui m'a carrément laissé sur le cul lorsque je l'ai entendu pour la première fois au mois d'Août ! Je sais qu'il y a ici des supporters de Thierry Duvigneau et ce n'est pas souvent qu'on entend des covers d'un de ses morceaux. Alors profitez-en parce que they nailed it ! s'exclamerait-on en anglais. Mumbly signe une reprise géniale. 
Gold mine (ici le clip video) est un morceau largement inspiré par Felt, et on en retrouvera une version réenregistrée non seulement dans l'album Being Ernest mais aussi complètement transformée dans Curiosités ? de Watoo Watoo dont je parlerai sûrement cette année. Chez Ernest, titre également "feltien", c'est étrange, la ligne de texte "...when I listen to his voice, I know it's the right choice...", me fait immanquablement penser à celle de Karen de The Go-Betweens, "...she always makes the right choice..." ! 
En regardant quelques photos que diffuse parfois Michaël sur ses réseaux sociaux ou en écoutant ses musiques pop plus récentes on l'imagine plutôt propre sur lui, même jeune... Le son un peu crado et saturé à la Jesus & Mary Chain de The Midnight song offre une image plus rebelle du personnage. 
On retrouve aussi ce côté punk dans mon morceau de prédilection, I belong to the past enregistré en répétition avec un overdub de guitare, et qui peut facilement me mettre en transe à heure tardive ("c'était ma tentative de sonner Buzzcocks (pas certain d'avoir réussi mais c'était un morceau hyper amusant à jouer" confiait MK). Instrumental qui suit est tout aussi remarquable et prolonge agréablement l'effort pop punk.

Behind the strange mirror of hate "rappelle les rythmes fous des Feelies" dit le kit de presse, pas faux, et Pink moon poursuit dans des guitares noisy pop saturées qui seront également présentes dans Saint James Park, qui je devine n'est pas une ode à Newcastle United FC. Mais c'est pourtant ce club du nord de l'Angleterre qui me vient à l'esprit à l'évocation de ce nom. Peu importe, les supporters anglais adorent détourner les chansons à leur avantage et comme j'ai quelques potes Geordies, ça leur fera plaisir d'écouter ça. Et va savoir, peut-être deviendra t-il un hymne dans les tribunes ? (prononcé correctement cette fois : "Saint Djaimzize Park", hehe )
Pour finir, Mumbly est un trio sur le papier mais il faut compter sur l'apport des choeurs tout au long de l'album, qui finalisent parfaitement les morceaux : ceux de Fabienne (qui fut aussi brièvement guitariste du groupe) et de Pascale Ben Baruch (hé oui, la future Watoo Watoo était déjà là en 92). 
  
La sortie officielle de cette autoproduction sous l'étiquette toujours rigolote Les Disques Maladroits est prévue dans deux jours, le 15 février, sur toutes les plateformes. 
Un disque de fan à ranger soigneusement dans la niche du nostalgique. Ce n'est sûrement pas un hasard qu'I belong to the past a mes faveurs sur cet album. 
Je lance une bouteille à la mer : prochaine étape, Christine ? 

pochette superbe, toujours. 


mardi 11 février 2025

V/A, Les Rois du Rock. CD (2013)

Voici la bande originale du livre mythique du même nom Les Rois du Rock de Thierry Pelletier paru aux éditions Libertalia en 2013. Plutôt que d'en écrire une de plus, je vous invite à lire ces chroniques ou entretien qui vous donneront (ou pas) l'envie d'acheter ce petit bouquin de 150 pages qui m'avait vraiment botté et poilé lorsque j'étais tombé dessus et qui toutes proportions et perspectives gardées m'avait beaucoup parlé en termes de souvenirs.   
- On n’avait d’autres ambitions que de faire de la musique, de foutre la merde et de se bourrer la gueule. Mais tu sais quoi ? C’était déjà beaucoup." (Thierry "Cochran" Pelletier)
Après, faut aimer les graisseux, les bananes, les bières et le style de musique qui va avec. Franchement, écouter un disque de psycho ou de rockab' de temps en temps c'est pas dégueu et ce cd-r (avec la qualité qui va avec) que j'ai fini par trouver un jour, pourrait même ouvrir des horizons. C'est le propre d'une compilation finalement. 
Je passerai l'album des Moonshiners un de ces jours par exemple. Les Sauvageons sont hyper tentants au fond des bars, le Here's to you des Witches Valley est assez exceptionnel et on accompagne facilement la manche des Schlockmeisters dans le tromé. Le dernier morceau du disque, Jeunesse perdue des Daltons fait un peu exception dans cette compile. C'est le plus jeune mais c'est un grand cru.