jeudi 15 août 2024

Via romance, D'aubaines en déveines (1998)

Dernière mise en ligne de Via romance mai dernier, leur pénultième* album au titre qui résume malheureusement bien la destinée du groupe des Nîmois Jean-Charles Brunel, Marc Poitvin et Frank Villalva. Promis à la renommée éternelle grâce au succès rencontré par le premier disque Génocide ambiant, les aventures de Via romance les mèneront sur des chemins de traverse et des voies de garage. C'est le lot de beaucoup mais lorsqu'à posteriori il nous est enfin permis d'écouter les bandes et qu'elles font kiffer, les regrets sont éternels. Zorro le numérique est arrivé, c'est tant mieux.

D'aubaines en déveines commence donc à refermer la boite à bijoux, en grande pompe et en changeant radicalement leur expression. Le trip hop très en vogue à cette époque (Massive Attack, Tricky...) les influencent musicalement, Marc décide de modifier sa manière de chanter et ses textes s'assombrissent. Mais les constats de l'échec, les règlements de compte tardifs, les amours qui s'effritent, donnent pourtant envie de danser. Illusions perdues certes, mais la lucidité est épanouie et contagieuse. 
Marc s'est fendu de petits textes explicatifs pour chaque morceau et ça c'est la classe, vraiment la cerise sur le gâteau. Une touche passionnante que j'adorerais voir sur tant de morceaux. Devant cette générosité et ces confessions un merci s'impose.
 
Ne pas défaillir aurait fait un excellent premier maxi avec edit et dub en face b. Un titre à placer immédiatement dans la playlist des soirées boules à facettes de malta au moment où ça commence à chauffer sur la piste. Et lorsqu'on me demandera de montrer le disque je serai vraiment furax de ne pouvoir le faire. 
Volontaire mais désarmé est également un monstre trip hop teinté de reggae. Celui-là je me le garderai égoïstement lorsque les gens seront partis et que malta me voyant me déhancher lentement avec un sourire béat le casque sur la tête, secouera la sienne en me glissant qu'il est temps d'aller se coucher... 
Restons-en là, autre perle de l'album. Des nouveaux sons, une nouvelle variation du chant, une mélodie funky joyeusement mélancolique, cadre de mots amers mais sans trop d'animosité finalement, envers Tellier qui les avait meurtris dans les Inrocks. Pas le genre de la Voie romance, l'assassinat. 

Les Gardois finissent en beauté leur périple maudit. Les autres n'en ont pas voulus, qu'ils aillent au Diable.

*merci Marc pour la correction ! Pas le dernier donc... hmm...

après

avant 



Avant que le Papa de William n'intervienne en commentaires, je n'omettrai pas de signaler que Marc Poitvin a été drafté pour être le frontman des Freluquets et tiendra le micro au concert du Paris Popfest le vendredi 27 septembre au Hasard Ludique. Pas peu fier d'écrire qu'Haar brut y est un (tout petit) peu pour quelque chose. Des skeuds vinyle de La débauche seront en vente, avec insert inédit en bonus !
D'ailleurs je n'y vais que pour ça : braquer l'insert pour mes deux copies. 


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