Dimanche d'hiver sombre et froid après un samedi bleu et froid à crapahuter avec malta dans les Pentlands qui surplombent Edimbourg, un vaste havre de collines d'herbes et de bruyères à perte de vue, de réservoirs (des petits
loch si on veut, mais ce sont vraiment des réservoirs d'eau) alimentés par les innombrables rus qui déversent intemporellement leur eau glacée, parfois on les entend mais on ne les voit pas. Le paradis des moutons, gardiens des lieux, et de quelques
Highland cows, les vaches à poil long emblématiques de l'Ecosse.
Dimanche sombre et froid disais-je, propice comme souvent chez moi à des musiques plus intimistes. Je vous propose donc d'écouter et d'acquérir (acheter, aïe) comme je l'ai fait (2 euros le cd digipack !) l'album de Manson, Cloporte, sorti chez Labellules en 2000, la fameuse année du millénaire.
J'ai assez peu d'infos sur Laurent Manson à part le fait qu'il tournait pas mal avec
Piero et
Yann Savel, mais honnêtement cet album parle pour lui. Il a débranché l'électricité de sa guitare et nous offre un récital de morceaux plus beaux les uns que les autres. L'acoustique permet de suivre sans forcer son écriture de talent, et ok ce n'est pas très joyeux mais ce genre d'ambiance mélancolique, j'aime tout autant que la puissance sonore. Question d'humeur. Manson sait manier les mots et les arrangements sont précieux. J'ai été rapidement dans le ton et pris par la beauté des compositions. Un album que je joue régulièrement et ressortirai tous les hivers prochains. Pour le choix du titre, je m'interroge.
L'album est enregistré quelque part à Recouvrance (Brest), à la maison, sur un 8 pistes, avec une guitare, des micros, un djembe, une basse, un synthé cacochyme, les choeurs de Virginie H, la batterie d'Eric Duchamp et la clarinette de Mathieu.
l'homme de la pochette n'est autre que Matthieu Saladin, co-fondateur de Labellule
cloportextes